Une équipe de cinq personnes, formée de deux Français, deux Américains et un Canadien, a été enlevée tôt lundi sur une plateforme pétrolière au large du Nigeria, a annoncé un responsable de l'entreprise qui gère cette plateforme.

«Deux Français, deux Américains, un Canadien», a déclaré ce responsable de la compagnie Afren, en réponse à une question sur la nationalité des personnes enlevées dans cette attaque, qui a fait également deux blessés.

Des hommes armés ont attaqué une plateforme pétrolière dans la nuit de dimanche à lundi dans le champ pétrolifère Okoro, à 12 kilomètres au sud des côtes de l'État méridional d'Akwa Ibom, sur le golfe de Guinée.

Cet État est situé dans la région instable du delta du Niger, coeur de la production pétrolière du pays, où les enlèvements sont fréquents.

Afren avait auparavant annoncé l'incident dans un communiqué. «Une faille dans la sécurité s'est produite sur le site High Island VII (...) deux membres d'équipage sont maintenant dans un état stable après avoir été blessés aux jambes et ont été évacués par hélicoptère dans une clinique» locale, a indiqué la compagnie.

Elle avait ajouté que «cinq membres auraient été pris en otages».

Afren se présente comme une société indépendante d'exploration et exploitation de pétrole et gaz naturel, cotée à la bourse de Londres. Elle opère au Nigeria avec son partenaire local AMNI International. La plateforme en question appartient à la société Transocean.

À Paris, le ministère des Affaires étrangères avait fait part de ses craintes que deux Français soient parmi les otages.

«Nous avons des indications concernant un enlèvement (...) au Nigeria et la possible présence de deux ressortissants français parmi les personnes enlevées», a déclaré le porte-parole du Quai d'Orsay, Bernard Valero.

En septembre, des hommes armés ont attaqué un bateau du groupe français de services maritimes Bourbon opérant sur un champ pétrolier au large du Nigeria et enlevé trois membres d'équipage français. Un Thaïlandais avait également été kidnappé.

Ces trois otages français sont toujours aux mains de leurs ravisseurs.

Le delta du Niger est le théâtre d'opération de nombreux gangs criminels et groupes de militants armés affirmant lutter au nom d'une plus juste répartition de la manne pétrolière.

Sabotages d'oléoducs, attaques de navires et enlèvements d'employés du secteur pétrolier, expatriés ou locaux, y sont fréquents.

Les ravisseurs libèrent généralement les otages au bout de quelques jours ou semaines, souvent contre une rançon.