Des centaines de Sud-Soudanais ont quitté Khartoum, jeudi, en direction du sud du pays, à l'approche d'un référendum sur l'indépendance de cette région qui pourrait mener à la partition du plus grand pays d'Afrique.

Des hommes, des femmes et des enfants se sont entassés dans des autocars chargés de bagages dans une zone de transit située à une trentaine de kilomètres au sud de Khartoum, dans ce qui constitue la plus importante opération de rapatriement de Sud-Soudanais réfugiés dans le nord du pays.

Abdullah Kam, un responsable de la province al-Wahda (Unité), dans le Sud-Soudan, qui supervise l'opération de retour, a indiqué que plus de 87 000 personnes s'étaient inscrites au rapatriement, et que d'autres continuaient de s'inscrire.

Il a précisé que jeudi, 90 autocars et 38 camions avaient quitté Khartoum, portant à 32 000 le nombre de personnes rapatriées jusqu'à présent dans la province d'al-Wahda.

Les Sud-Soudanais ont vécu deux décennies de guerre civile contre le gouvernement de Khartoum, un conflit qui a fait deux millions de morts et qui a poussé plus d'un million de personnes à se réfugier dans le Nord pour échapper aux combats.

La guerre a pris fin en 2005 avec un traité de paix stipulant que le Sud serait autorisé à tenir un référendum d'indépendance en janvier 2011.

Même s'il y aura des bureaux de scrutin pour le référendum dans le Nord, plusieurs Sud-Soudanais craignent que le coeur du pays, à majorité musulmane, n'interfère dans le vote. La plupart des Sud-Soudanais sont chrétiens ou animistes.

«Oui, certaines personnes sont contentes de retourner dans leur région d'origine, et nous nous attendons à ce que davantage de gens s'inscrivent au rapatriement», a affirmé M. Kam.

Le nombre total de Sud-Soudanais s'étant réfugiés dans le Nord est inconnu, mais le gouvernement central estime qu'ils étaient environ 2 millions à vivre à Khartoum durant la guerre.

Le gouvernement sud-soudanais conteste ces chiffres mais n'a pas présenté ses propres données jusqu'à présent.

Le gouvernement du Sud craint que le Nord l'empêche de faire sécession parce qu'un grand nombre de puits de pétrole sont situées dans le sud du pays.

Les autorités sud-soudanaises ont annoncé qu'elles utiliseraient des trains, des camions et des autobus pour ramener la population dans la région et que les familles seraient logées dans des centres d'accueil spéciaux jusqu'au référendum. Le gouvernement affirme avoir demandé une assistance internationale pour gérer le flux de rapatriés.

Les préparatifs en vue du référendum prennent du retard et des responsables ont prévenu qu'il restait peu de temps pour compléter certaines étapes cruciales du scrutin.

Le référendum doit avoir lieu le 9 janvier.