L'arrestation lundi à Paris de Callixte Mbarushimana, un des chefs de la rébellion des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), est «une bonne nouvelle» pour la RD Congo, a déclaré à l'AFP le porte-parole du gouvernement congolais, Lambert Mende.

«C'est une bonne nouvelle pour la République démocratique du Congo et aussi pour toute la région des Grands Lacs, parce que M. Mbarushimana dirige depuis l'Europe des bandes armées FDLR qui sont en train de semer la mort et la désolation dans notre pays et qui menacent la sécurité dans leur propre pays» le Rwanda, a déclaré M. Mende, également ministre de la Communication.

«Il est évident que chaque corps qui agit est commandé par une tête. Lorsqu'on s'en prend à la tête, on gêne le mouvement du reste du corps», a-t-il estimé, soulignant qu'«il y a toujours un impact (...) sur ceux qui agissent sur le terrain, qui se voient coupés du commandement et des moyens financiers».

M. Mende a souhaité que le secrétaire exécutif des FDLR soit «absolument jugé, mis hors circuit», de même que d'autres leaders du mouvement rebelle basés en Europe.

La Cour pénale internationale (CPI) a annoncé lundi l'arrestation à Paris de M. Mbarushimana, 47 ans, soupçonné de crime de guerre et crimes contre l'humanité dans les provinces du Nord et Sud-Kivu, dans l'est de la RDC.

Il serait pénalement responsable de cinq chefs de crimes contre l'humanité et de six chefs de crimes de guerre, notamment de meurtres, viols, de tortures et destructions de biens, selon la CPI.

Ces crimes auraient été commis lors d'un conflit armé qui se déroulait dans les provinces du Kivu (est de la RDC) en 2009.

M. Mbarushimana publiait régulièrement des communiqués de presse du mouvement FDLR à partir de la France. Le dernier, daté du 26 août, démentait l'implication des FDLR dans les viols massifs cet été au Nord-Kivu (est), commis, selon l'ONU, par une coalition milices Maï-Maï/FDLR.

Certains des rebelles hutus des FDLR sont accusés d'avoir participé au génocide de 1994 au Rwanda, au cours duquel quelque 800 000 personnes, des tutsi et des hutus modérés, avaient été massacrés.

Ce mouvement rebelle, toujours actif dans l'est de la RDC, est considéré comme le principal responsable de l'insécurité dans la région des Grands Lacs.