Un tribunal sud-africain a annulé jeudi la remise en liberté sous caution de l'un des deux accusés du meurtre de l'extrémiste blanc Eugène Terre'Blanche, qui avait ravivé les tensions raciales seize ans après la chute de l'apartheid.

Chris Malhangu, 28 ans, avait été remis en liberté le 14 juillet contre le versement de 5 000 rands (environ 707 $CAN) mais le parquet avait fait appel de cette décision arguant d'un risque de fuite.

Le tribunal de Pretoria, devant lequel s'étaient réunis une poignée de supporteurs de l'extrême droite blanche, a tranché en faveur de l'État.

«Nous pensons que c'est une décision appropriée», a déclaré à l'AFP le porte-parole des services du procureur général, Mthunzi Mhaga: «Nous avions des arguments valides pour lui refuser une libération sous caution».

Chris Malhangu est accusé, avec un mineur de 15 ans, d'avoir battu à mort le fondateur du Mouvement de résistance afrikaner (AWB), le 3 avril dans sa ferme près de Ventersdorp (120 km au sud-ouest de Johannesburg).

Les deux hommes s'étaient immédiatement rendus à la police et avaient été incarcérés. Ils devraient être jugés à la fin novembre.

L'autre accusé, qui se trouve dans un centre de détention juvénile, n'a jamais demandé de remise en liberté provisoire.

Le meurtre d'Eugène Terre'Blanche, 69 ans, avait fait resurgir le spectre de violences raciales dans un pays qui porte toujours les séquelles de l'apartheid. Ses partisans avaient effectivement promis de le venger, avant de retirer leurs menaces.

Compte-tenu du passé violent de l'AWB, qui a commis de nombreux attentats meurtriers dans les années 1990, ces menaces avaient été prises au sérieux même si l'organisation est aujourd'hui très marginale.