Un chef d'une milice congolaise, accusé d'avoir dirigé l'attaque contre des villages où 500 personnes ont été violées fin juillet-début août dans l'est de la République démocratique du Congo, a été arrêté mardi dans cette région, a-t-on appris de source onusienne.

Le colonel Mayele, chef d'état-major du groupe de miliciens Maï-Maï Cheka, a été arrêté mardi matin lors d'une «opération militaire» de la Mission de l'ONU en RDC (Monusco), «en collaboration» avec la justice militaire congolaise, a déclaré à l'AFP un porte-parole de la Monusco.

«Il est actuellement détenu à Goma», le chef lieu de la province du Nord-Kivu, a ajouté le porte-parole, sans préciser les circonstances exactes de son arrestation, notament si le milicien a résisté, ou s'il s'est livré aux Casques bleus.

L'homme «a été appréhendé dans le territoire de Walikale» (est), au Nord-Kivu, et a été «transféré» à la justice militaire congolaise «qui a ouvert une enquête judiciaire contre lui», précise un communiqué de la Monusco.

Le colonel Mayele est accusé par l'ONU d'avoir dirigé une coalition d'au moins 200 combattants Maï-Maï et de la rébellion hutu des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), qui ont violé jusqu'à 500 personnes, dont des enfants, fin juillet-début août, dans 13 villages du territoire de Walikale, selon l'ONU.

Son arrestation a été saluée par Margot Wallström, experte de l'ONU pour les violences sexuelles dans les conflits, qui se trouve actuellement à Kinshasa après avoir passé quatre jours dans l'est du pays.

«C'est une victoire pour la justice, particulièrement pour les nombreuses femmes qui ont souffert des viols et d'autres formes de violences sexueles», a-t-elle déclaré dans un communqué.

«Faisons que cette arrestation soit le signal pour les auteurs de violences sexuelles que l'impunité pour ce type de crimes n'est pas acceptée et que la justice prévaudra», a ajouté Mme Wallström. Elle avait souligné lors de ses déplacements l'importance d'arrêter et de punir les auteurs des violences sexuelles.

Depuis mi-septembre, l'armée congolaise mène des opérations dans le territoire enclavé et couvert par la forêt de Walikale, contre les FDLR et le groupe Maï-Maï Cheka, qui ont multiplié les attaques contre les civils cet été.

Outre les viols massifs de fin juillet, cette coalition de miliciens et rebelles avait aussi attaqué à deux reprises de petits avions sur une piste près de Walikale, chargés du transport vers Goma des minerais dont le sous-sol de cette région regorge.