Le calme régnait dimanche à Maputo, après trois jours d'émeutes contre la vie chère qui ont fait dix morts, mais la capitale mozambicaine se préparait à de nouvelles explosions de violence dès lundi.

«La situation est calme maintenant, aucun incident lié aux manifestations n'a été rapporté», a indiqué à l'AFP la porte-parole de la police de Maputo, Silvia Mahumane.

Les forces de l'ordre se préparaient toutefois à une reprise des protestations, prévue lundi à en croire les appels à la grève générale circulant par textos.

«Nous sommes prêts à contrôler la situation, en ce qui concerne nos forces déployées sur le terrain», a affirmé Mme Mahumane. «Nous continuons à surveiller la situation.»

La Croix-rouge nationale était aussi sur le qui-vive. «Demain (lundi), nous prendrons des mesures préventives afin de ne pas être pris par surprise si les violence éclatent de nouveau», a déclaré le secrétaire général de l'organisation, Americo Ubisse.

«Même aujourd'hui, nos équipes sont prêtes» en dépit du calme, a-t-il souligné.

De nombreux habitants de Maputo ont profité du répit du week-end pour acheter des biens de première nécessité, afin de se prémunir contre une nouvelle paralysie de la ville.

Mercredi, des milliers de protestataires étaient descendus dans les rues à l'annonce d'une nouvelle hausse du prix du pain, à l'appel de textos qui se sont répandus dans les faubourgs pauvres de la capitale.

En trois jours, les émeutes ont fait dix morts et quelque 450 blessés, selon un bilan officiel.

Dévasté par la longue guerre civile (1976-1992) qui a suivi un conflit armé pour l'indépendance de l'ancienne colonie portugaise, le Mozambique connaît une misère alarmante. 65% de ses 20 millions d'habitants vivent sous le seuil de pauvreté.

Les prix ont flambé ces derniers mois en raison de la montée des cours mondiaux des céréales mais aussi de la dépréciation de la devise nationale dans un pays très dépendant des importations.

En 2008 déjà, six personnes avaient été tuées dans des émeutes contre la hausse des prix des taxis collectifs.