Les syndicats de fonctionnaires sud-africains, en grève depuis 15 jours, se consultaient au plus haut niveau mercredi sur la dernière offre salariale du gouvernement, ce qui a poussé le secteur clé des mines à suspendre son mouvement de solidarité prévu.

«Les syndicats sont toujours en consultation. Cet après-midi, les leaders syndicaux se réuniront vers 16H00» a déclaré à l'AFP Chris Klopper, président de la confédération syndicale Independent Labour Caucus.

«Je doute qu'il y ait une annonce faite aujourd'hui, les syndicats n'ayant pas terminé leur consultation en interne», a-t-il précisé.

Les syndicats discutaient de la nouvelle offre du gouvernement qui a proposé 7,5% de hausse de salaire contre 7% auparavant et une allocation logement mensuelle de 800 rands (108 dollars) au lieu de 700.

Les grévistes réclament depuis le début du mouvement 8,6% d'augmentation et une allocation de 1 000 rands pour les quelque 1,3 million de fonctionnaires dont les salaires sont souvent très bas.

Selon le ministre des Services publics, Richard Baloyi, cette nouvelle offre représenterait un coût supplémentaire de sept milliards de rands (environ 950 millions de dollars) alors que le pays consacre déjà presque 300 milliards de rands aux salaires des fonctionnaires.

«Il est clair que nous allons devoir emprunter cet argent», a souligné le ministre.

Le gouvernement du président Jacob Zuma a toujours affirmé que le budget de l'État ne permettait pas d'aller au-delà des propositions faites aux syndicats, compte tenu d'autres priorités comme l'emploi. Le chômage frappe un adulte sur trois (selon l'OCDE) dans un pays où 43% de la population vit avec moins de deux dollars par jour.

Face à la fermeté des autorités, les grévistes avaient menacé la semaine dernière de durcir le mouvement et appelé les autres secteurs à faire grève par solidarité avec les fonctionnaires.

Le Syndicat national des mineurs (NUM), le plus important du pays avec ses 320 000 adhérents, a finalement décidé de suspendre sa grève de 24 heures prévue jeudi «afin de donner aux (syndicats de) fonctionnaires suffisamment de temps pour consulter leurs membres et à l'État pour finaliser ses discussions avec les syndicats».

Cette grève n'aurait eu aucune incidence sur la production minière en raison des stocks importants.

Écoliers et malades sont les principales victimes de ce mouvement social. De nombreux établissements scolaires ont dû fermer leurs portes et les hôpitaux fonctionnent au ralenti depuis le 18 août.

Quelque 4 000 militaires ont été déployés dans 58 grands hôpitaux publics afin d'assurer le service minimum. Des bénévoles et des étudiants en médecine tentent également de pallier au manque de personnel médical.

Chaque année, l'Afrique du Sud est secouée par une vague de grèves durant l'hiver austral, période de négociations salariales.

En 2010, les mouvements sociaux ont été décalés vers le printemps, les syndicats ayant préféré ne pas perturber la Coupe du monde de football en juin/juillet.

Les employés des stations-service, garages et concessionnaires automobiles ont arrêté le travail mercredi pour réclamer 20% d'augmentation de salaire.

L'année dernière, les médecins s'étaient également mis en grève afin d'obtenir des hausses de leurs rémunérations.