Les rebelles hutu rwandais des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) «ne sont en rien impliqués» dans les cas récents de viols collectifs commis dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), a affirmé jeudi la rébellion dans un communiqué.

Les FDLR «ne sont en rien impliquées dans ces actes odieux et s'insurgent contre des accusations dénuées de tout fondement lancées contre elles par le secrétaire général de l'ONU» Ban Ki-moon, écrit le secrétaire exécutif du mouvement rebelle, Callixte Mbarushimana.

L'ONU a révélé lundi qu'au moins 179 femmes de la province du Nord-Kivu (est) avaient été victimes ces dernières semaines de viols attribués notamment à des éléments des FDLR.

M. Ban s'était déclaré «scandalisé» par ces viols, «commis lors d'une attaque perpétrée par des éléments des milices Maï-Maï et des Forces démocratiques de libération du Rwanda», avait déclaré mardi son porte-parole, Martin Nesirky.

«Les FDLR se posent de sérieuses questions sur les motivations réelles qui ont poussé la haute autorité de l'ONU à s'empresser de les incriminer avant même de diligenter une enquête préliminaire sur ces actes odieux», poursuit M. Mbarushimana, dans un communiqué daté de Paris.

La rébellion demande à l'ONU de «mettre en place sans délai une commission d'enquête internationale indépendante chargée de faire toute la lumière sur tous ces actes criminels».

Elle se dit prête à «collaborer» avec cette commission et «disposée» à rencontrer le numéro deux du département de maintien de la paix de l'ONU, Atul Khare, qui doit se rendre en RDC.

M. Ban a décidé d'envoyer sur place M. Khare «étant donné le caractère particulièrement grave de cet incident», avait indiqué le porte-parole du secrétaire général de l'ONU.

Mercredi, la secrétaire d'État américaine Hillary Clinton a indiqué que les États-Unis étaient «profondément inquiets au sujet des informations faisant état de femmes et d'enfants violés collectivement par les FDLR et des éléments des Maï-Maï».

Selon le Haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR), au moins 1 244 femmes ont rapporté avoir été violées au cours du premier trimestre 2010 en RDC, soit «près de 14 viols par jour en moyenne».

Plus d'un tiers des viols ont eu lieu dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, d'après la même source.

Ces deux provinces, frontalières avec l'Ouganda, le Rwanda et le Burundi, sont instables en raison de la présence de plusieurs groupes armés qui y commettent toutes sortes d'atrocités, notamment les violences sexuelles, depuis plus d'une décennie.