L'armée soudanaise a affirmé avoir tué «plus de 300 rebelles» et a reconnu 75 morts parmi ses soldats lors de combats récents au Darfour, région de l'ouest du Soudan en proie à la guerre civile.

Il est rare que l'armée soudanaise communique un nombre si important de morts au sein de ses troupes à l'issue de combats avec la rébellion.

L'armée soudanaise a tué «plus de 300» rebelles du Mouvement pour la justice et l'égalité (JEM), le plus actif militairement des groupes rebelles du Darfour, lors de combats «au cours des derniers jours», a indiqué Al-Tayeb Musbah Osmane, général pour l'ouest du Soudan, cité par l'agence nationale Suna, dans une dépêche mise en ligne dans la nuit de vendredi à samedi.

L'armée a capturé 86 membres de la rébellion lors de ces affrontements et reconnu «75 martyrs» dans ses rangs, selon ce responsable.

L'armée soudanaise et les rebelles du JEM avaient chacun fait état en début de semaine de nouveaux combats au Darfour. La force de maintien de la paix ONU-Union africaine (Minuad) avait confirmé mercredi des combats à Adula et à Kuma, au Darfour, sans toutefois préciser le nombre de victimes.

La Minuad est la plus importante force de maintien de la paix au monde avec plus de 20 000 soldats et policiers déployés au Darfour, vaste région de l'ouest du Soudan en proie depuis 2003 à une guerre civile complexe à l'origine de 300 000 morts selon les estimations de l'ONU - 10 000 d'après Khartoum - et 2,7 millions de déplacés.

Au conflit entre forces soudanaises et mouvements rebelles s'ajoutent la vague d'affrontements sanglants entre tribus arabes rivales et des actes de banditisme allant des braquages de véhicules à l'enlèvement d'humanitaires.

Une réunion consultative sur le Darfour réunissait samedi à Khartoum de hauts responsable dont Scott Gration, émissaire américain pour le Soudan, Thabo Mbeki, chef d'un panel de l'Union africaine, et Alain Le Roy, chef du département des opérations de maintien de la paix de l'ONU.