Reporters sans frontières (RSF) a appelé mardi à la «libération immédiate» de quatre journalistes nigérians enlevés dimanche dans le sud pétrolifère du Nigeria, et exprimé sa «vive inquiétude».

«Nous appelons à la libération immédiate de ces journalistes enlevés sous la menace des armes alors qu'ils venaient de quitter une réunion de travail», écrit l'organisation de défense de la presse basée à Paris, dans un communiqué.

«Nous demandons aux autorités nigérianes de faire le maximum pour déterminer le lieu de leur détention et négocier avec les ravisseurs afin de permettre une issue rapide et favorable à cette affaire», poursuit RSF.

Wahab Oba, président du syndicat national des journalistes (NUJ) de Lagos, Adolphus Okonkwo, journaliste à Voice of Nigeria, Sylvester Okereke, journaliste pour le quotidien privé The Champion Newspapers, et Sola Oyeyipo, ont été kidnappés par des hommes armés réclamant une rançon de 250 millions de naira (1.66 millions de dollars), selon leurs collègues et la police.

Ils étaient à bord d'un véhicule du NUJ lorsqu'ils ont été enlevés près d'Aba, dans l'État d'Abia, après avoir pris part à une réunion syndicale.

Le président du NUJ, Mohammed Garba, a indiqué mardi à l'AFP avoir eu un contact téléphonique avec les captifs qui «sont en forme».

Les rapts sont fréquents dans le delta du Niger, région pétrolifère du sud du Nigeria, depuis 2006. Visant dans un premier temps les employés locaux et expatriés de l'industrie pétrolière, ils touchent désormais aussi hommes politiques, dignitaires religieux et Nigérians de la classe moyenne.

La plupart du temps, les victimes sont relâchées saines et sauves après quelques jours ou semaines, contre le versement d'une rançon.

Le dernier rapt de journalistes dans le delta du Niger remonte à mars.

La ministre de l'Information et porte-parole du gouvernement Dora Akunyili a indiqué lundi soir à des journalistes que cet enlèvement «préoccupant, triste et tout à fait inacceptable», et s'est dite confiante que les forces de l'ordre obtiendront la libération des captifs «aussi vite que possible».