Le second tour de l'élection présidentielle en Guinée, initialement prévu le 18 juillet, a été reporté à une date indéterminée, a annoncé vendredi à l'AFP un responsable de la Commission électorale nationale indépendante (CÉNI).

«Tout dépend de la Cour suprême, cela ne sera plus le 18 juillet maintenant (que sera organisé le second tour). On est en train de voir, d'approcher la Cour suprême pour fixer une nouvelle date», a déclaré Pathé Dieng, directeur des opérations à la CÉNI.

M. Dieng n'a pas donné de raisons officielles pour justifier ce délai.

La Cour suprême reçoit actuellement les recours des partis politiques sur lesquels elle doit statuer. Elle annoncera ensuite les résultats définitifs et fixera une date pour le second tour, qui devra être précédé de 14 jours de campagne électorale.

Le 27 juin, plus de 3 millions de Guinéens avaient participé au premier tour de ce scrutin historique, considéré comme la toute première élection présidentielle libre depuis l'indépendance du pays en 1958, après une alternance de dictatures, civile puis militaires.

Le second tour devrait opposer l'ex-Premier ministre Cellou Dalein Diallo et l'opposant de toujours Alpha Condé si la Cour suprême confirme les résultats provisoires publiés le 3 juillet.

Ces résultats sont cependant contestés, notamment par des partisans de l'ex-premier ministre Sidya Touré, arrivé en troisième position. M. Touré a affirmé à différents médias qu'il y avait eu «bourrage d'urnes» et a accusé la CÉNI d'avoir fait en sorte qu'Alpha Condé obtienne la seconde place, en connivence avec le général Sekouba Konaté qui préside la transition vers un régime civil.

Mardi, le général Konaté avait menacé de démissionner, se disant très «peiné» par des propos «offensants» de manifestants l'associant à des fraudes.

Depuis, il a reçu successivement les visites à Conakry du président de la Commission de l'Union africaine (UA), Jean Ping, et du président malien, Amadou Toumani Touré, qui lui ont instamment demandé de rester jusqu'à la fin de la transition.