La Belgique et la République démocratique du Congo (RDC) ont tenté vendredi de désamorcer un début de polémique sur des diamants offerts à la reine Paola lors de son séjour récent à Kinshasa pour le 50e anniversaire de l'indépendance de l'ancienne colonie belge.

Mais les versions différentes sinon contradictoires données par Bruxelles et Kinshasa sur la réalité et l'origine de ces bijoux montrent assez l'embarras des deux pays dans cette affaire dont se délecte la presse belge.

Le quotidien La Dernière Heure a révélé cette semaine l'existence d'un cadeau présidentiel congolais à la reine des Belges, évoquant une «magnifique parure en diamants et pierres précieuses, offerte le dernier soir du voyage».

«Un présent de choix et certainement de grand prix», a insisté le journal populaire francophone.

Le palais a confirmé qu'un collier, un bracelet et des boucles d'oreille avaient été donnés à la reine mais fait savoir que les joyaux, tout en restant à la disposition de la famille royale, seraient donnés à l'État belge.

Sur ce, l'ambassade de la RDC à Bruxelles a jugé opportun de démentir vendredi que le président congolais Joseph Kabila ait offert des bijoux à la reine Paola.

Ce que «le chef de l'État, Joseph Kabila Kabange, a effectivement offert au couple royal belge, comme à l'ensemble des invités de marque», c'est «une montre à l'effigie du logo du Cinquantenaire», a affirmé la représentation congolaise dans un communiqué.

«Par conséquent, toute autre information, concernant un éventuel autre cadeau, offert par le chef de l'État congolais au couple royal belge, est nulle et non avenue», a-t-elle affirmé, expliquant qu'elle avait tenu à cette «rectification» à la suite d'«informations erronées parues dans la presse belge».

Interrogé par l'AFP, le conseiller de presse des souverains belge, Pierre-Emmanuel De Bauw, a observé que cela ne constituait pas un démenti de ce qu'avait annoncé le palais mais précisait seulement l'origine du cadeau.

«Personne ne remet en cause l'existence de bijoux offerts à la reine par l'épouse du président Kabila», a-t-il déclaré.

D'un point de vue protocolaire, il vaut mieux que ce soit la femme d'un chef d'État qui offre un cadeau aussi personnel à l'épouse d'un autre chef d'État.

Mais l'objet de ces mises au point est visiblement de couper court à des commentaires désagréables des médias du royaume, toujours prompts à critiquer les signes extérieurs de richesse de la famille régnante.

C'est le cas particulièrement en Flandre (nord), où soufflent des vents hostiles au trône belge, comme l'a confirmé la victoire des indépendantistes aux législatives du 13 juin.

Pour les souverains belges, en ces temps de crise économique, sociale et communautaire en Belgique, se voir offrir des diamants d'Afrique à la sulfureuse réputation par un régime parfois critiqué pour sa corruption et à la tête d'un pays très pauvre n'était donc pas forcément un cadeau.