La police a arrêté six cadres d'un parti d'opposition à Bujumbura, alors qu'une nouvelle série d'attentats à la grenade s'est produitz au Burundi à quelques heures d'une élection présidentielle contestée par l'opposition, ont déclaré dimanche des responsables.

«Hier vers 22h00 (16h00 HAE), des dizaines de policiers ont arrêté six cadres de notre parti dont la no2, notre secrétaire générale Odette Ntahiraja et la trésorière du parti Yvette Rwayongwe», a déclaré à l'AFP le président du Mouvement pour la solidarité et le développement (MSD), Alexis Sinduhije.

«Nous condamnons un plan du parti au pouvoir qui vise à détruire le MSD parce que ces gens ont été arrêtés sans aucun élément à charge», a ajouté l'opposant, expliquant «qu'ils rejoignent en prison de centaines de militants d'opposition arrêtés depuis des mois».

Un porte-parole de la police a confirmé les arrestations mais affirmé que les personnes interpellées étaient soupçonnées d'avoir voulu perturber la présidentielle de lundi.

«Nous avons interpellé six personnes qui ont été dénoncé par un suspect arrêté à Gitega (100 km à l'est de Bujumbura). Cette personne les a accusées d'avoir participé à une réunion qui préparait la perturbation de la présidentielle de demain», a dit le major Pierre Chanel Ntarabaganyi.

L'opposition, qui conteste la victoire du parti au pouvoir aux communales du 24 mai, boycotte la présidentielle où le chef de l'Etat sortant Pierre Nkurunziza est seul candidat.

Le Burundi connaît depuis une dizaine de jours une vague d'attaques à la grenade et autres violences, qui ont fait au moins huit morts et plus de 60 blessés et sont imputées par le pouvoir à l'opposition.

Les forces de l'ordre ont dit avoir recensé l'explosion de 12 nouvelles grenades dans la nuit de samedi à dimanche.

«Ces grenades sont surtout utilisées pour terroriser et intimider la population afin de la dissuader d'aller voter», a déclaré à l'AFP le porte-parole de l'armée, le colonel Gaspard Baratuza.

Selon la police et l'armée, six grenades ont explosé dans quatre quartiers de Bujumbura et six autres dans quatre provinces sans faire de victimes.

Dans la province de Bujumbura rural, «un groupe non identifié à attaqué pour la première fois le poste de police de Muyira à coup de kalashnikov et de grenades toujours dans la nuit de samedi à dimanche, puis a fui», a dit le major Ntarabaganyi.

Enfin, le principal parti tutsi, l'Union pour le progrès national, a «dénoncé les actes d'intimidation sur les populations de la province de Kirundo (nord-est) qui n'ont pas voté pour le parti au pouvoir et qui ont fui vers le Rwanda parce qu'on les menaçait s'ils n'allaient pas voter lundi».

Le porte-parole de la police a reconnu la fuite au Rwanda d'«un petit nombre de citoyens», ajoutant qu'une enquête était en cours pour en déterminer les raisons.