Seize fermiers blancs ont été attaqués depuis le début du mois par des squatteurs voulant récupérer leurs terres alors que plusieurs d'entre ont été autorisés par décision de justice de rester sur leur exploitation, a déclaré mercredi un syndicat d'agriculteurs du Zimbabwe.

Parmi les fermiers visés figurent cinq Sud-Africains et le gérant d'une exploitation propriété d'investisseurs malaisiens, théoriquement protégés par des accords bilatéraux, selon le Commercial Farmers' Union (CFU), syndicat regroupant essentiellement des agricultures blancs.

La CFU s'est dit très préoccupée par ces harcèlements et par «l'échec de la police à venir en aide» aux fermiers bien qu'ils aient bénéficié de décisions des tribunaux leur permettant de poursuivre leur activité.

«Nous craignons qu'à un moment où le Zimbabwe souhaite renouer avec la communauté internationale et encourager les investissements, ces violations de la loi n'accroissent l'isolement du Zimbabwe», a déclaré le vice-président du syndicat Charles Taffs.

Il a accusé le gouvernement d'ignorer leurs difficultés et affirmé que ce type d'agriculture était menacé.

Le président Robert Mugabe a lancé en 2000 une réforme agraire qui a débouché sur la saisie de plus de  3 000 exploitations agricoles blanches par des militants soutenant son parti.

Le président a justifié ces expropriations par la nécessité de corriger une situation héritée de la colonisation. Mais depuis, le pays ne parvient plus à produire suffisamment pour nourrir sa population. Selon le gouvernement et des agences de l'ONU, il doit récolter cette année 1,5 million de tonnes de céréales, alors que ses besoins s'élèvent à 2,2 millions de tonnes.