La coalition de l'opposition en Éthiopie, le Medrek, a rejeté mercredi les résultats des législatives de dimanche largement remportées par le pouvoir selon les chiffres officiels et demandé de nouvelles élections.

«Nous n'allons pas accepter les résultats et nous allons demander de nouvelles élections», a déclaré à l'AFP mercredi un de ses dirigeants, Merara Gudina par téléphone.

Les dirigeants du Medrek (Forum pour la démocratie et le dialogue) ont pris cette décision de principe lors d'une réunion convoquée à Addis Abeba pour définir une stratégie commune suite à l'écrasante victoire du parti au pouvoir du Premier ministre Meles Zenawi, a ajouté M. Merara.

«Ce ne sont pas des élections qui ont eu lieu le 23 mai, mais une comédie, une comédie orchestrée par l'EPRDF» (Front révolutionnaire et démocratique des peuples éthiopiens, au pouvoir depuis 1991), a accusé un autre dirigeant du Medrek, Beyene Petros, qui s'exprimait au cours d'une conférence de presse dans l'après-midi à Addis Abeba.

«Nous sommes désolés de répéter que ces élections n'étaient pas équitables. (...) Nous demandons de nouvelles élections en présence d'organisateurs et d'observateurs indépendants, éthiopiens et internationaux», a-t-il exigé.

«L'EPRDF veut contrôler le paysage politique en Éthiopie et s'y imposer comme l'unique parti d'État, mais nous les en empêcherons. La lutte pour la démocratie continue», a ajouté ce responsable.

Auparavant, le président d'un important parti de l'opposition, qui n'est pas membre de la coalition du Medrek, avait annoncé qu'il rejetait également les résultats des législatives et demandait l'organisation d'un nouveau scrutin.

«Le AEUP (parti de l'unité pan-éthiopien) a décidé de ne pas accepter le résultat des élections, vu que le processus électoral, comme le jour de l'élection elle-même, n'ont pas été libres et équitables», a déclaré M. Hailu Shawl au cours d'une conférence de presse à Addis Abeba.

Le Bureau national des élections a annoncé lundi soir une écrasante victoire de la coalition au pouvoir depuis 1991 en Éthiopie, l'EPRDF, y compris dans les bastions de l'opposition à Addis Abeba ou dans la région de l'Oromo.

Mais l'opposition comme les observateurs européens ont critiqué la transparence du scrutin et l'inéquité de la campagne électorale.