Les États-Unis ont estimé mardi que les élections législatives organisées dimanche en Éthiopie et remportées par le parti du premier ministre Meles Zenawi ne présentaient pas les «normes internationales» requises en termes de régularité.

Bien que le scrutin se soit déroulé dans un climat relativement calme et pacifique, «nous remarquons avec regret que les élections ne présentent pas les normes internationales» requises, a déclaré le secrétaire d'État adjoint américain aux affaires africaines, Johnnie Carson.

Au cours des 18 derniers mois, «le gouvernement a pris des mesures claires et fermes pour s'assurer qu'il engrangerait une victoire électorale», a ajouté M. Carson devant la commission des Affaires étrangères de la Chambre des représentants américaine.

«Et c'est effectivement ce qui est arrivé parce que le niveau de représentation de l'opposition (...) a baissé de manière significative», a-t-il remarqué. «Il est important que l'Éthiopie renforce ses institutions démocratiques», a-t-il ajouté.

Au pouvoir depuis 1991, l'EPRDF (Front révolutionnaire et démocratique des peuples éthiopiens) a laminé l'opposition, y compris dans les bastions de cette dernière à Addis Abeba et dans la région de l'Oromo (centre), selon des chiffres partiels annoncés par la commission électorale.

L'opposition ainsi que des défenseurs des droits de l'homme ont dénoncé une campagne d'intimidation menée depuis des semaines, voire des mois, par le parti au pouvoir.

La mission d'observation de l'Union européenne a pour sa part estimé que le scrutin avait été marqué par un manque de liberté politique et un «déséquilibre» de moyens pendant la campagne.