Navy Pillay, Haut commissaire des Nations unies aux droits de l'Homme, s'est dite «choquée» vendredi de la condamnation à 14 ans de prison d'un couple homosexuel au Malawi, jugeant cette décision «ouvertement discriminatoire».

«Je suis choquée et consternée par la sentence et les informations rapportées sur la façon dont Steven Monjeza et Tiwonge Chimbalanga ont été traités durant leur détention», a expliqué Mme Pillay dans un communiqué.

Le couple homosexuel, jugé coupable d'avoir violé «l'ordre de la nature», a été condamné jeudi à la peine maximale de 14 ans de prison et aux travaux forcés au Malawi après avoir organisé la première cérémonie symbolique de mariage gay du pays.

La responsable de l'ONU a rappelé que la législation qui avait permis cette condamnation «remontait à l'époque coloniale».

Cette loi est «discriminatoire et a pour effet de criminaliser, stigmatiser des personnes sur une perception de leur identité», a-t-elle ajouté, soulignant que de telles lois existaient «malheureusement encore dans un certain nombre de pays dans le monde».

Elle a appelé les gouvernements à y mettre un terme, soulignant que ces lois violaient «un certain nombre de traités internationaux» dont la Charte africaine des droits de l'homme et des peuples.

Tiwonge Chimbalanga, 20 ans, et Steven Monjeza, 26 ans, se sont rencontrés dans une église du Malawi début 2009. Ils vivaient ensemble depuis cinq mois lorsqu'ils ont décidé d'officialiser leur union dans un pays où l'homosexualité est interdite et la sodomie passible de 14 ans de prison.