Des experts internationaux ont commencé jeudi à enquêter sur les causes du crash d'un Airbus A330-200 qui a fait mercredi 103 morts et dont le seul rescapé, un Néerlandais de 9 ans encore hospitalisé, commençait à communiquer avec son entourage.

Le garçon, originaire de Tilburg (sud des Pays-Bas), est âgé de neuf ans et s'appelle Ruben, a indiqué le ministère néerlandais des Affaires étrangères précisant que la famille de l'enfant figure parmi les victimes.

Siddiq ben Dilla, le médecin qui l'a opéré, a indiqué que l'état de santé du garçon était «bon».

«Son état de santé est bon, il récupère, commence à parler et a demandé à manger», a-t-il dit à l'AFP, indiquant avoir «réparé toutes les fractures» qu'il avait aux jambes.

Il a affirmé que sa mémoire était bonne, donnant pour preuve que Ruben avait souri à l'arrivée de sa tante paternelle et de son oncle maternel à son chevet.

La tante et l'oncle se trouvaient encore à ses côtés dans l'après-midi dans l'unité de soins intensifs du service de pédiatrie de hôpital Al-Khadra, selon un journaliste de l'AFP. Un groupe de scouts libyens attendait dans l'hôpital pour remettre des fleurs au jeune rescapé.

Ruben pourrait être rapatrié dans les deux prochains jours si son état continue de s'améliorer, a ajouté le docteur.

Le jeune Néerlandais revenait d'un safari en Afrique du Sud avec son frère de 11 ans et ses parents, a indiqué la presse néerlandaise.

Une première réunion de la commission d'enquête sur l'accident s'est tenue jeudi. Cette dernière est composée notamment de deux experts français du Bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA), cinq du constructeur aéronautique Airbus, ainsi que d'enquêteurs libyens, sud-africains et de deux observateurs néerlandais.

Les deux boîtes noires de l'appareil ont été remises officiellement à la commission par le ministre libyen des Transports, Mohamed Zidane.

Selon les conventions internationales, la Libye doit diriger l'enquête, à laquelle participe le pays constructeur de l'appareil de la compagnie libyenne Al Afriqiyah, en l'occurence la France.

Des experts américains du Conseil national de la sécurité des transports (NTSB) sont également attendus vendredi à Tripoli pour participer à l'enquête, a annoncé jeudi le président du conseil d'administration d'Al-Afriqiyah, Sabri Chadi.

M. Chadi a indiqué à la télévision d'État libyenne qu'«un rapport préliminaire devrait être publié dans les prochains jours». «Mais les résultats définitifs ne seront pas connus avant plusieurs jours, voire plusieurs semaines».

La Libye avait écarté mercredi l'hypothèse d'un acte terroriste sur ce vol en provenance de Johannesburg.

Par ailleurs, les familles des Néerlandais qui ont péri dans le drame -- 70 selon un nouveau bilan-- sont arrivées à Tripoli et ont commencé à identifier les corps de leurs proches en attendant leur rapatriement, selon une source diplomatique néerlandaise.

«La compagnie a fourni toutes les facilités pour la venue des familles et leur séjour à Tripoli», a déclaré ce diplomate sous couvert de l'anonymat.

Parmi les victimes figurent, outre les Néerlandais, des passagers de nationalité sud-africaine, allemande, finlandaise, française, britannique, philippine et zimbabwéenne. L'équipage était libyen.

Selon un responsable libyen, de hauts responsables néerlandais sont arrivés jeudi à Tripoli en compagnie d'une équipe de médecins légistes, d'experts aéronautiques et de journalistes.

L'avion s'était écrasé mercredi à 06H00 (04H00 GMT) à son atterrissage et s'est entièrement disloqué.

Photo: Reuters

Cet enfant de neuf ans est le seul survivant de la tragédie aérienne.