Un projet d'attentats de l'extrême droite blanche contre des townships noirs a été déjoué par la police sud-africaine qui a estimé jeudi être «bien préparée» pour accueillir dans un mois la Coupe du monde de soccer.

«La police a fait une descente dans un certain nombre d'endroits et certaines personnes avaient caché des armes et des munitions», a déclaré à la presse le ministre de la Police Nathi Mthethwa. Des suspects arrêtés à Pretoria «planifiaient de tester leurs explosifs dans n'importe quel township noir», a-t-il indiqué, précisant que certains d'entre eux avaient des «liens avec l'extrême droite».

Le porte-parole du ministère de la Police, Zweli Mnisi, a précisé à l'AFP que cinq suspects avaient été arrêtés à Pretoria, au nord de Johannesburg, et à Worcester dans le Western Cape (sud-ouest).

À un mois du coup d'envoi de la Coupe du monde de soccer 2010, le ministre a estimé que l'Afrique du Sud était «bien préparée» pour accueillir l'événement du 11 juin au 11 juillet.

Selon des informations de presse, la police a arrêté en avril un homme de 62 ans dans le cadre d'une enquête sur un complot présumé d'extrémistes de l'extrême droite contre la Coupe du monde. Une cache d'armes, des explosifs et des milliers de munitions auraient été découverts à son domicile.

Regain de tensions raciales

L'annonce de ces arrestations a lieu dans un contexte très délicat, un mois après le meurtre de l'extrémiste blanc Eugène Terre'Blanche, qui avait exacerbé les tensions raciales dans le pays.

Ce fondateur de la formation d'extrême droite, le Mouvement de résistance afrikaner (AWB), a été battu à mort sur sa ferme le 3 avril. Deux ouvriers agricoles, qui s'étaient immédiatement rendus à la police ont été inculpés pour meurtre le 6 avril.

Leur première comparution avait été suivie dans un climat extrêmement tendu par des centaines de personnes, membres de l'extrême droite blanche d'un côté, ouvriers agricoles noirs de l'autre.

Les tensions raciales restent sous-jacentes en Afrique du Sud, avec la persistance de profondes inégalités seize ans après la chute de l'apartheid.

Vingt-et-un membres de l'extrême droite sont toujours en procès pour avoir tenté de renverser le gouvernement en 2002. Ils avaient organisé plusieurs attentats, dont une explosion dans le township de Soweto, au sud de Johannesburg, qui avait fait un mort.

À près d'un mois de la Coupe du monde, l'heure est à l'apaisement entre communautés.

«Nous travaillons avec les communautés afrikaner (descendante des premiers colons européens), juive, musulmane et d'autres groupes religieux pour construire une cohésion et renforcer l'unité de notre nation», a affirmé jeudi le ministre des Renseignements Siyabonga Cwele.

La veille, il avait soutenu qu'il n'y avait «aucune menace» terroriste ou autre contre le Mondial, pour lequel 44.000 policiers ont été mobilisés. La police collabore en outre avec Interpol ainsi que d'autres agences internationales pour avoir accès à leurs données.

Des unités spéciales de la police, aidées par l'armée, protègeront les 32 équipes participant au Mondial en Afrique du Sud, un pays qui connaît un des plus forts taux de criminalité au monde avec 50 meurtres par jour.

Certaines équipes et certains matches jugés à risque, comme la rencontre Angleterre-États-Unis le 12 juin à Rustenburg, feront l'objet de déploiements particuliers, a détaillé le ministre de la Police.