La situation humanitaire «reste grave» dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), notamment au Sud-Kivu, où sévissent plusieurs groupes armés, selon le coordonnateur des affaires humanitaires de l'ONU, John Holmes, qui estime «indispensable» la présence des Casque bleus dans ce pays.

«La situation humanitaire reste grave dans le Sud-Kivu à tout point de vue, malgré les progrès qui ont été faits dans certains domaines», a affirmé vendredi soir M. Holmes à Bukavu, localité située à l'est du pays, chef-lieu de la province du Sud-Kivu.

Il s'exprimait à l'issue d'une tournée dans des villages de la région, dont celui de Mwenga, (situé à environ 80 km au sud-ouest de Bukavu) au lendemain de son arrivée en RDC, où il effectue une visite de cinq jours.

«Il y a toujours ici au Sud-Kivu un niveau de déplacement très préoccupant, il y a plus de 600 000 personnes qui sont en déplacement (mouvement), il y a eu des retours, malheureusement il y a eu aussi de nouveaux déplacements», a expliqué le coordonnateur des affaires humanitaires.

«Nous voulons continuer à travailler avec le gouvernement (congolais)», a-t-il assuré, estimant «indispensable pour le moment» la présence de la Mission de l'ONU en RDC (MONUC), dont Kinshasa réclame un début de retrait progressif à compter du 30 juin.

M. Holmes a également pointé du doigt les «problèmes de tracasseries (subies par) des populations», causées notamment par des rebelles hutu des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) et des milices congolaises Maï-Maï, de même que «des enlèvements des humanitaires».

«Les attaques contre les humanitaires ont significativement augmenté en 2009 et continuent à augmenter de façon alarmante cette année en 2010», a-t-il poursuivi.

Selon le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha) en RDC, au moins 22 incidents contre les humanitaires ont été enregistrés au premier trimestre 2010 dans le Sud-Kivu.

Il s'agit notamment d'enlèvements, d'embuscades, d'agressions, de braquages, de vols de matériels et de réquisitions, selon la même source.