La Maison-Blanche a noté mardi que de «graves irrégularités» s'étaient produites lors des élections au Soudan, et «regrette» que ces problèmes n'aient pas été résolus avant le scrutin, selon un communiqué de la présidence américaine.

«Les élections récemment organisées au Soudan ont constitué une étape essentielle» dans le processus de paix, a remarqué le porte-parole du président Barack Obama, Robert Gibbs, en soulignant toutefois que les conclusions préliminaires d'observateurs indépendants mentionnaient le fait que «les élections au Soudan n'ont pas répondu aux normes internationales».

«Les droits et libertés politiques ont été étouffés tout au long du processus électoral, il y a eu des informations sur des intimidations et des menaces de violence dans le sud du Soudan, le conflit en cours au Darfour n'a pas permis un environnement propice à la tenue d'élections acceptables, et la préparation inadéquate du vote a eu pour résultat de graves irrégularités», a encore observé la Maison-Blanche.

«Les États-Unis regrettent que la commission électorale nationale soudanaise n'ait pas davantage agi pour résoudre de tels problèmes avant le scrutin», a poursuivi M. Gibbs.

Malgré ces observations, la présidence américaine a souhaité «féliciter les Soudanais pour avoir essayé d'organiser pacifiquement les premières élections multipartites au Soudan en plus de 20 ans».

«Dans les mois et les années à venir, il sera très important de continuer à demander des progrès dans les droits civiques et politiques de tous les Soudanais», a encore remarqué la Maison-Blanche, en renouvellant l'engagement des États-Unis «à travailler avec la communauté internationale afin de continuer à appliquer l'accord de paix global» et organiser les référendums prévus début 2011.

Lundi, un porte-parole du département d'État américain a déclaré que les élections au Soudan n'avaient été «ni justes ni équitables». «Ces élections n'ont pas répondu aux normes internationales», avait poursuivi Philip Crowley.

Les observateurs de l'Union européenne et de la Fondation Carter avaient conclu le week-end dernier que les premières élections -législatives, régionales et présidentielle- multipartites depuis 1986 au Soudan ne répondaient pas aux «normes internationales».

Le Soudan, plus vaste pays d'Afrique, est toujours dans l'attente des résultats de ce scrutin qui devrait reconduire le président Béchir, au pouvoir depuis 1989 et un coup d'État soutenu par les islamistes.

Malgré ses critiques envers ces élections, le département d'État avait souligné lundi vouloir poursuivre ses relations -longtemps troublées et toujours délicates- avec Khartoum.