L'actuel président centrafricain François Bozizé et l'ex-président Ange-Félix Patassé, qu'il a renversé en 2003, sont les deux seuls candidats à la présidentielle du 16 mai boycottée par l'opposition, a appris l'AFP de source officielle samedi.

«Le président sortant François Bozizé et l'ex-président Ange-Félix Patassé ont déposé leurs dossiers de candidature auprès de la Commission des candidatures de la Commission électorale indépendante», a déclaré à l'AFP Rigobert Vondo, Rapporteur général auprès de la Commission électorale indépendante (CEI), précisant qu'aucun autre candidat n'avait déposé de candidature

La date limite de dépôt des candidatures était vendredi à minuit.

Le Collectif des forces du changement, qui regroupe la plus grande partie de l'opposition et les rebelles ayant intégré le processus de paix ont annoncé vendredi soir n'avoir déposé aucune candidature ni à la présidentielle ni aux législatives.

L'ex-président centrafricain, Ange-Félix Patassé a affirmé samedi à la radio être parvenu à «un consensus» avec le président sortant François Bozizé, «consensus», qui pourrait être un report du scrutin.

«Je suis très heureux de dire tout simplement que nous sommes parvenus à un consensus que je ne vais pas livrer maintenant. Mais ces discussions ont permis de rapprocher nos positions et je pense que ce sera bénéfique pour le peuple centrafricain», a affirmé à la radio M. Patassé, après une entrevue vendredi soir avec le président François Bozizé.

Selon des sources proches du pouvoir interrogées par l'AFP sous couvert de l'anonymat, il pourrait s'agir d'un nouveau report du scrutin. M. Patassé n'aurait pas évoqué directement le sujet pour laisser la primeur de l'annonce au président Bozizé.

Interrogé sur le contenu de leur entretien, M. Patassé a déclaré que «nos discussions ont été longues mais très utiles. Nous avons eu à aborder les problèmes de l'heure qui touchent notre pays».

«Je tiens à remercier le président Bozizé mon frère qui a compris nos préoccupations, et je pense que nous quittons cette audience avec espoir de trouver une issue à ce que nous pouvons appeler «semi crise», a poursuivi M. Patassé.

«Tous les Centrafricains à travers leurs organisations respectives vont se rencontrer pour trouver une issue à la crise. Et je suis convaincu que les perspectives sont bonnes pourvu qu'il y ait de part et d'autre la volonté et le sentiment patriotique», a-t-il conclu.

Les élections, prévues le 25 avril, ont été reportées au 16 mai, selon un décret présidentiel début mars. L'opposition, le comité de pilotage et les bailleurs de fonds de l'élection étaient favorables à une date plus éloignée dans le temps. Comme le veut la loi, c'est la CEI, que l'opposition accuse d'être partiale, qui avait proposé au président la date du 16 mai.

Candidat à réélection, le président François Bozizé, au pouvoir depuis son coup d'État en mars 2003 et élu en mai 2005, avait indiqué qu'on ne pouvait dépasser le délai constitutionnel du 11 juin.