Les recherches d'éventuels survivants restaient vaines jeudi matin, en dépit d'une nuit d'efforts, plus de deux jours après un glissement de terrain qui a enseveli plus de 300 personnes dans l'est de l'Ouganda.

Les 81 corps extraits à ce jour ont été retrouvés mardi au lendemain du fleuve de boue qui a emporté les villages à flanc de montagne de Bukalasi, Bumayoka et Nametsi, à la suite de pluies torrentielles.

«Nous creusons sans discontinuer. Des gens ont même creusé pendant toute la nuit, des proches de disparus qui ne parviennent pas à dormir», a rapporté jeudi matin à l'AFP Geofrey Natubu, vice-président du secteur de Bududa, où s'est produit le drame.

Les villageois sont aidés dans les recherches par des militaires dépêchés par hélicoptères, mais ils ne disposent que de simples pelles pour creuser les tonnes de boue, la zone étant trop escarpée pour y acheminer des engins de terrassement, dans cette région proche du Mont Elgon (qui culmine à 4.321 m d'altitude), près de la frontière avec le Kenya.

Parmi les 300 disparus figurent très certainement 35 écoliers. «Nous estimons, selon nos registres, qu'environ 35 élèves sont enterrés ici. Nous ne pouvons en être certains, mais les enfants qui manquent sont ceux que nous croyons être encore ensevelis», a poursuivi M. Natubu.

Une équipe des Nations Unies devait relayer jeudi les recherches des villageois et des militaires.

«Nous pourrons commencer à coup sûr à travailler sur le terrain aujourd'hui», a indiqué à l'AFP Theophane Nikyema, représentant de l'ONU en Ouganda. «L'équipe qui s'est rendu hier (mercredi) à Bududa n'a malheureusement pu atteindre le site à cause de la pluie, mais ils devraient y parvenir aujourd'hui (jeudi)», a-t-il ajouté.

Le président ougandais Yoweri Museveni s'est également rendu sur place mercredi, pour rencontrer des rescapés dont beaucoup sont hébergés dans les écoles des villages avoisinants.

Les autorités ont mis en garde contre le risque d'autres mouvements de terrain en raison de la persistance des pluies.

L'Ouganda est frappé actuellement par des pluies plus fortes que d'habitude en ce début de saison humide, une possible conséquence du phénomène climatique El Nino pour lequel ce pays d'Afrique centrale avait émis en octobre 2009 une alerte valable jusqu'en mars 2010.