Les pirates somaliens ont relâché dimanche un cargo grec et ses 19 membres d'équipage qu'ils détenaient depuis deux mois après le versement d'une rançon, a déclaré la mission navale européenne dans la région.

«La NAVFOR peut confirmer que le cargo grec battant pavillon panaméen +Navios Apollon+ qui avait été détourné le 28 décembre a été libéré le matin du 28 février», a rapporté un communiqué de la force navale anti-piraterie.

La mission avait déclaré samedi qu'une rançon avait été payée pour obtenir la libération du bateau jaugeant 52 000 tonnes, commandé par un capitaine grec avec un équipage de 18 Philippins.

Le montant de la rançon n'a pas été précisé.

Des pirates somaliens utilisant des embarcations rapides avaient capturé le cargo alors qu'il faisait route vers la Thaïlande.

Il s'agit de la seconde rançon larguée pour la libération d'un navire en deux jours, illustrant le dilemme des gouvernements et compagnies pris entre le souci de récupérer bateaux et équipages et la peur d'encourager encore plus les actes de piraterie.

Presque immédiatement après le versement de la première rançon, un chimiquier indonésien battant pavillon de Singapour, le Pramoni, et son équipage de 24 marins ont été relâchés.

Le commandant John Harbour, porte-parole de la NAVFOR, a indiqué à l'AFP que l'UE, comme les Nations unies, «comprend les grandes difficultés quand des vies sont en question et comprend que des tiers veuillent payer des rançons pour assurer la libération de personnes dont les vies sont menacées».

Une porte-parole de garde côtes grecs à Athènes a déclaré à l'AFP que le navire faisait actuellement route sur Oman.

L'équipage est «en bonne santé», a ajouté la porte-parole.

Ecoterra International, une ONG environnementaliste installée en Afrique de l'Est et qui suit de près la piraterie somalienne, a confirmé que les derniers pirates avaient quitté le cargo grec samedi à 17h30 GMT et que le bâtiment avait repris la mer librement.

Mais cette ONG épingle la NAVFOR pour avoir fait état du versement d'une rançon dès samedi, avant même la libération effective du bâtiment, au risque d'attiser les convoitises entre pirates et de mettre la vie de l'équipage en danger.

«Il est incompréhensible que la NAVFOR et son porte-parole veuillent ainsi être les premiers sur le front de l'information (...). La publication de l'information quelques minutes à peine après le largage de la rançon n'est pas professionnel et inacceptable pour la sécurité du bâtiment et de son équipage», estime Ecoterra International dans un communiqué.