Le Conseil de sécurité de l'ONU a salué jeudi l'accord cadre de paix conclu à Doha par le Soudan et le principal groupe rebelle du Darfour et a appelé à sa mise en oeuvre rapide.

Les membres du Conseil «ont exhorté les parties à agir pour mettre en oeuvre rapidement et complètement l'accord, pour une avancée importante en direction de la paix au Darfour,» a déclaré l'ambassadeur de France à l'ONU, Gérard Araud, au nom du Conseil qu'il préside en février.

Ils ont également «engagé toutes les autres parties au Darfour à rallier le processus de paix de Doha et l'accord,» a ajouté M. Araud.

Le gouvernement soudanais et le Mouvement pour la justice et l'égalité (JEM) du Darfour ont signé mardi à Doha un accord portant sur une trêve et le cadre de futures négociations directes, mais le retour à la paix nécessitera le ralliement d'autres groupes rebelles.

Aux termes de l'accord, la trêve au Darfour, vaste région de l'ouest du Soudan en proie à la guerre civile depuis février 2003, devait entrer en vigueur mardi à minuit (21H00 GMT) et un accord de paix final est censé être signé d'ici au 15 mars.

L'accord cadre de Doha porte sur un partage du pouvoir au Soudan et prévoit la participation du JEM, qui doit se constituer en parti politique. Des élections présidentielles et législatives sont prévues dans le pays en avril.

Les membres du Conseil de sécurité ont rendu hommage à l'émir du Qatar, cheikh Hamad Ben Khalifa Al-Thani, et au médiateur conjoint de l'ONU et de l'Union africaine Djibrill Bassolé, pour leur contribution au consensus. Ils ont aussi salué les efforts du président tchadien Idriss Déby Itno pour faciliter la conclusion de l'accord.

Le président soudanais Omar el-Béchir, objet d'un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) sous l'accusation de crimes de guerre au Darfour, a affirmé mercredi que la guerre dans la province était «terminée».

Mais le Soudan a intensifié ces derniers jours ses opérations militaires dans le Jebel Marra, fief d'un important mouvement rebelle du Darfour hostile au processus de paix de Doha, ce qui a forcé des dizaines de milliers de civils à fuir.

Le Darfour est en proie depuis 2003 à une guerre civile à l'origine de 300 000 morts selon les estimations de l'ONU -10 000 d'après Khartoum- et de 2,7 millions de déplacés.