Des combats récents entre les troupes pro-gouvernementales et un important mouvement rebelle dans un secteur stratégique du Darfour, dans l'ouest du Soudan, ont fait des «milliers» de déplacés et pourraient miner le processus de paix de Doha, ont indiqué les casques bleus.

«Les combats récents au cours des derniers jours ont fait plusieurs morts et des milliers de déplacés», a déclaré mardi la Mission des Nations unies et de l'Union africaine au Darfour (MINUAD).

Des affrontements violents ont eu lieu entre des forces pro-gouvernementales et l'Armée de libération du Soudan d'Abdelwahid (SLA-Abdelwahid), un des deux principaux groupes rebelles, dans le Jebel Marra, une région montagneuse et sa vallée fertile dans le coeur du Darfour soudanais, selon des sources concordantes.

Ces violences ont provoqué l'évacuation d'une dizaine d'humanitaires expatriés de l'ONG française Médecins du Monde (MDM). Ces employés ont été relocalisés temporairement à Nyala, la capitale du Darfour-Sud, selon l'organisation.

Des combats avaient eu aussi lieu à Jebel Moon, un autre fief de la rébellion situé cette fois au Darfour-Ouest, à la frontière avec le Tchad voisin.

«Ces confrontations (armées) pourraient affecter négativement le processus de paix en cours qui a permis de grandes avancées afin d'assurer la sécurité dans la région», a déclaré le Nigérian Ibrahim Gambari, nouveau chef de la mission des casques bleus.

Le Mouvement pour la justice et l'égalité (JEM), le plus militarisé des groupes rebelles du Darfour, et d'autres petits mouvements armés tiennent actuellement des pourparlers préliminaires à Doha, au Qatar, qui pourraient déboucher sur des négociations de paix directes avec le gouvernement soudanais.

Abdelwahid Nour, chef historique du SLA qui vit aujourd'hui en exil à Paris, refuse de participer au processus de Doha, une décision à l'origine de tensions internes au sein de son mouvement, selon des sources concordantes.

Le conflit au Darfour, dans l'ouest du Soudan, a fait 300 000 morts depuis 2003 selon les estimations de l'ONU -10 000 d'après Khartoum- et 2,7 millions de déplacés.