Les procureurs généraux du Rwanda, de la RD Congo et du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) ont arrêté de «nouveaux mécanismes» pour arrêter des Rwandais soupçonnés de participation au génocide de 1994, notamment ceux réfugiés en RD Congo, a-t-on appris dimanche.

Selon le procureur du TPIR, le Gambien Hassan Bubacar Jallow, la plupart des onze accusés encore recherchés par ce tribunal des Nations Unies se cachent dans l'est de la RD Congo.

Le parquet général du Rwanda affirme également rechercher plusieurs autres auteurs présumés du génocide vivant dans ce vaste pays voisin.

«Ces nouveaux mécanismes» ont pu être arrêtés «grâce à la détente entre les deux pays», a indiqué sur les ondes de la radio gouvernementale rwandaise, le procureur général du Rwanda, Martin Ngoga. «L'engagement est là et c'est le plus important», a-t-il ajouté.

Jallow qui, par le passé, avait trouvé insuffisante la coopération des autorités congolaises a estimé que désormais, «elles faisaient de leur mieux».

«Nous avons eu des échanges d'informations nécessaires et importantes pour notre région et nos deux pays », a pour sa part déclaré le procureur général de la RD Congo, Flory Kabange Numbi.

Jusqu'à présent, quatre personnes qui étaient recherchées par le TPIR ont été arrêtées sur le territoire congolais, dont la dernière, l'ex-maire de Kivumu (ouest du Rwanda), Grégoire Ndahimana, a été interpellée le 10 août 2009, grâce à la coopération de la Mission de l'ONU en RD Congo (MONUC).  

Par ailleurs, le capitaine Ildephone Nizeyimana, un proche de l'ex-président rwandais Juvénal Habyarimana, a été arrêté à Kampala, en Ouganda, le 5 octobre dernier, alors qu'il tentait de gagner le Kenya, en provenance de l'est de la RD Congo.

Basé à Arusha, dans le nord de la Tanzanie, le TPIR a pour mandat de rechercher et juger les principaux responsables présumés du génocide de 1994 qui a fait, selon l'ONU, près de 800 000 tués, essentiellement d'ethnie tutsi.