Des dizaines de corps ont été trouvés au fond de plusieurs puits dans un village proche de la ville nigériane de Jos, secouée par quatre jours de violences qui ont fait plusieurs centaines de morts, a affirmé à l'AFP le dirigeant d'une organisation de secours islamique.

«Nous avons jusque là remonté 62 corps, mais il y en a encore beaucoup et je pense qu'il va falloir combler ces puits avec du sable car les corps sont en décomposition», a déclaré Ibrahim Tanimu dans le village de Kuru Karama, à environ 30 km au sud de Jos, la capitale de l'État du Plateau. Aucun bilan officiel n'a encore été publié, mais selon le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), au moins 160 personnes ont été tuées et 18 000 déplacées.

Les combats avaient éclaté dimanche à Jos, apparemment à cause d'un différend foncier entre deux propriétaires, l'un chrétien l'autre musulman, et s'étaient vite étendus aux communes avoisinantes.

Les autorités fédérales avaient envoyé l'armée en masse dès mardi à Jos, mais pas dans les alentours de la ville.

Dans une allocution télévisée jeudi soir, le vice-président Goodluck Jonathan a promis que le gouvernement poursuivrait les auteurs de ces violences.

«Ceux qui, par leurs actions ou leurs déclarations, ont encouragé ou attisé les braises de cette crise, seront arrêtés et rapidement traduits en justice», a-t-il déclaré.

En raison de cette nouvelle flambée de violence à Jos- la dernière avait fait entre 300 et 700 morts fin 2008 - des renforts militaires ont été envoyés dès mardi soir.

Pour éviter un cycle de représailles, la sécurité a été renforcée dans plusieurs villes du nord (Kano, Kaduna, Maiduguri), une région à majorité musulmane, dominée par l'ethnie haoussa.