Les trois Egyptiens arrêtés après la mort de six Coptes lors d'une fusillade cette semaine ont été inculpés samedi de meurtre avec préméditation, tandis qu'un rassemblement au Caire dénonçait les violences entre chrétiens et musulmans en Egypte.

Le parquet de Qena-nord a inculpé les trois hommes, arrêtés vendredi, de «meurtre avec préméditation, mise en danger de la vie d'autrui et atteinte aux propriétés publique et privée», ordonnant en outre qu'ils soient détenus pendant 15 jours pour les besoins de l'enquête, a indiqué à l'AFP une source judiciaire.

Mercredi soir, des hommes armés avaient ouvert le feu sur des chrétiens sortant de la messe de Noël ou faisant des courses à Nagaa Hammadi, à 600 km au sud du Caire, tuant six Coptes et un policier musulman.

Au Caire, près de 600 personnes - artistes, enseignants, responsables d'ONG et étudiants - se sont rassemblées devant le Parquet général, dans le centre-ville, pour protester contre les violences confessionnelles.

Beaucoup brandissaient des pancartes dénonçant «le silence choquant des autorités» et réclamant «la sécurité pour tous les Egyptiens».

«Ce qui s'est passé n'est pas un crime mais une trahison nationale, qui ne menace pas que la relation entre musulmans et chrétiens mais toute l'Egypte», a affirmé à l'AFP le cinéaste égyptien Yousri Nasrallah.

«La majorité est responsable de la sécurité de la minorité», a pour sa part déclaré Imad Attiya, du Comité national pour la lutte contre la violence confessionnelle.

Une plainte a en outre été déposée par un groupe de Coptes, de musulmans et de membres du mouvement d'opposition Kefaya auprès du Parquet contre les services de sécurité, les accusant d'avoir échoué à protéger les bâtiments religieux, a indiqué à l'AFP une source judiciaire.

Les Coptes, ou chrétiens d'Egypte, comptent pour près de 10% des 80 millions d'Egyptiens. Ils se plaignent depuis plus de vingt ans de discrimination, affirmant être tenus à l'écart de certains postes-clés au sein de l'armée, de la police, de la justice ou des universités.