Une quinzaine d'officiers et sous-officiers guinéens qui devaient être remis en liberté lundi sur ordre du général Sékouba Konaté, ont en fait été retenus et interrogés par la gendarmerie nationale, mardi à Conakry, a-t-on appris de source judiciaire.

Les militaires concernés - arrêtés au moment de la prise du pouvoir par l'armée fin 2008 ou dans le courant de l'année 2009 - sont accusés de complot et d'atteinte à la sûreté de l'État.

Un haut responsable de la police avait affirmé lundi soir à l'AFP qu'ils avaient tous été libérés dans la journée.

Mais l'affaire a finalement été confiée à «la Brigade d'investigation judiciaire de la gendarmerie nationale (PM3) qui les retient pour investigations, à la sûreté urbaine de Conakry», a déclaré une source judiciaire.

Selon un responsable de la police, le président par intérim du pays, le général Konaté, avait ordonné dès dimanche la libération de ces militaires.

Mais le ministre de la Justice, le colonel (de gendarmerie) Siba Nohalamou, proche du chef de la junte Moussa Dadis Camara, a «tenu à faire les choses correctement» en demandant qu'ils soient interrogés par les gendarmes, selon la source judiciaire.

Ces incertitudes sur leur sort illustrent les rapports de forces entre les différents clans, au sein de la junte qui dirige la Guinée depuis un an.

Le général Konaté s'est rendu lundi à Rabat pour rendre visite au capitaine Moussa Dadis Camara, hospitalisé depuis plus de trois semaines, et dont l'état de santé fait l'objet de spéculations. Le chef de la junte avait été blessé à la tête, le 3 décembre, par son aide de camp qui avait tenté de le tuer.