Chaque année la police du Nigeria tue illégalement et en toute impunité des centaines de personnes, a dénoncé mercredi l'organisation Amnistie internationale (AI).

«La Force de police du Nigeria (NPF) est responsable chaque année de centaines d'exécutions extra judiciaires, d'assassinats illégaux et de disparitions. Dans la plupart des cas, «il n'y a pas d'enquête» et les coupables ne sont pas punis, affirme l'organisation qui a présenté mercredi son rapport à Abuja.

Le porte-parole de la police Emmanuel Ojukwu a immédiatement dénigré le rapport en estimant que son but «est de tuer la police nigériane et d'effacer ses résultats». «Amnistie a un penchant pour critiquer les polices du monde entier», a-t-il ajouté.

«Tout officier de police qui viole les règles concernant l'utilisation des armes à feu, la torture, le traitement des personnes en détention sera sanctionné conformément à la loi», a-t-il poursuivi en niant que les éventuels coupables bénéficient d'une quelconque impunité.

Le rapport d'AI, basé sur des enquêtes menées entre 2007 et 2009, contient des témoignages de parents de personnes exécutées ou disparues, et se fonde sur des entretiens avec des avocats, des juges, des personnels de justice ou de santé ainsi que des organisations locales de défense des droits de l'homme.

«Dans un pays où un pot-de-vin vous assure la sécurité, ceux qui ne peuvent pas payer courent le danger d'être abattus ou torturés à mort», écrit Amnistie.

«La police exploite la peur de la population face au taux très élevé de criminalité pour justifier ses actions. Certaines personnes sont abattues, mais Amnistie a enregistré des cas de personnes torturées à mort pendant leur détention», écrit encore Amnistie.