Un humanitaire français travaillant pour le CICR au Tchad a été enlevé lundi soir par plusieurs hommes armés dans l'est du pays près de la frontière du Soudan, a annoncé mardi le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) qui a décidé de suspendre ses activités dans la région.

Laurent Maurice, un agronome qui était dans la région pour évaluer les récentes récoltes, «a été enlevé par plusieurs hommes armés dans le village de Kawa» vers 21H00 locales, explique le CICR dans un communiqué. Jointe par l'AFP, l'organisation humanitaire, dont le siège est à Genève, a indiqué que l'homme était de nationalité française.

«Il devait passer la nuit à Kawa, où le CICR soutient un centre de santé, avec cinq collègues tchadiens», a poursuivi le CICR, soulignant qu'il n'avait pour l'heure «aucune information» sur l'identité des auteurs et leurs motivations.

Elle a, en tout état de cause, décidé de «suspendre temporairement» ses activités dans l'est du Tchad, appelant «à une libération rapide et sans condition de son employé enlevé».

Le CICR est «en contact avec les autorités et d'autres parties pour résoudre cette situation aussi promptement que possible».

C'est le deuxième employé expatrié du CICR enlevé en quelques semaines dans cette région d'Afrique.

Gauthier Lefèvre, un Franco-Britannique de 35 ans, travaillant pour le CICR depuis cinq ans, a été enlevé le 22 octobre par des hommes armés au Darfour-Ouest (Soudan), près de la frontière avec le Tchad, alors qu'il circulait dans un convoi de deux véhicules marqués du logo de la Croix-Rouge.

Comme le Darfour, l'est du Tchad, en proie à de nombreuses attaques de bandits et de «coupeurs de route», est considérée comme une région à haut risque par les ONG.

Une employée expatriée de Médecins sans frontières (MSF), de nationalité grecque, y avait été enlevée début août après une attaque à main armée. Elle avait été libérée le 1er septembre.

En mars, l'organisation Oxfam estimait qu'il y avait «25 attaques d'ONG» tous les mois dans l'est du pays malgré la présence de la force européenne Eufor, relayée depuis le 15 mars par la Mission des Nations unies en République centrafricaine et au Tchad (Minurcat).

Jusqu'à présent le CICR n'y avait déploré que des incidents «mineurs», a indiqué à l'AFP une porte-parole de l'organisation Anna Schaaf.

«Il y avait eu des vols de voitures, mais rien d'aussi grave qu'un enlèvement», a-t-elle souligné.