L'association Human Rights Watch (HRW) a appelé mercredi l'Afrique australe à faire pression sur le président zimbabwéen Robert Mugabe lors d'un mini-sommet jeudi au Mozambique, pour mettre fin aux violations des droits de l'Homme dans ce pays.

Les présidents mozambicains Armando Guebuza, zambien Rupiah Banda et le roi Mswati III du Swaziland doivent «considérer des sanctions ciblées» pour sauver l'accord de partage du pouvoir en vigueur au Zimbabwe, écrit la directrice de HRW pour l'Afrique, Georgette Gagnon, dans un communiqué. «Si les dirigeants régionaux ne prennent pas d'actions décisives, le Zimbabwe pourrait retomber dans la violence et le chaos», ajoute-t-elle.

Pour HRW, les trois chefs d'État --qui composent l'organe de sécurité de la Communauté de développement d'Afrique australe (SADC)-- doivent «faire pression» sur l'Union nationale africaine du Zimbabwe-Front patriotique (Zanu-PF), le parti présidentiel.

«Selon des rapports récents, la Zanu-PF continue d'arrêter et de harceler les défenseurs des droits de l'Homme et les membres de la société civile», assure l'organisation de défense des droits de l'Homme.

Le Zimbabwe s'était enfoncé dans une grave crise après la défaite du régime Mugabe aux élections de mars 2008. Une vague de violences avait, selon l'ONU, surtout fait des victimes dans les rangs de l'opposition du Mouvement pour le changement démocratique (MDC).

Le chef du MDC, Morgan Tsvangirai, s'était alors retiré de la course à la présidence, et Robert Mugabe, seul en lice, avait été réélu.

La SADC avait toutefois fait pression sur les protagonistes et obtenu la formation en février d'un gouvernement d'union nationale avec M. Mugabe en président et M. Tsvangirai en premier ministre.

Ils ont collaboré bon an mal an jusqu'à la mi-octobre, quand M. Tsvangirai a décidé de suspendre tout contact avec le camp présidentiel après la remise en détention d'un de ses proches.

Depuis le climat s'est encore détérioré malgré les tentatives de médiation de la SADC, qui a convoqué le sommet de Maputo jeudi pour tenter de sortir de l'impasse.