L'Afrique a menacé mardi de se retirer des négociations sur l'avenir du Protocole de Kyoto tant que les pays industrialisés n'annonceront au moins 40% de réduction de leurs émissions polluantes, ont rapporté plusieurs sources.

À un mois de la conférence de Copenhague et de la conclusion d'un nouvel accord climatique, la dernière session de négociations se tient jusqu'à vendredi à Barcelone, dans l'est espagnol. «Les pays de l'Annexe 1 (industrialisés) doivent montrer la voie et mettre leurs chiffres sur la table», a indiqué à la presse la déléguée du Kenya, Grace Akumu, en présence des délégués d'Algérie, de Gambie et du Lesotho.

Les 53 pays de l'Union africaine, auxquels se sont joints plusieurs pays en développement dont la Bolivie et le Venezuela, attendent des pays les plus riches une réduction de 40% de leurs émissions de gaz à effet de serre en 2020 par rapport à 1990.

L'incident inquiète vivement le secrétariat de la Convention climat des Nations unies (CNUCC) qui pilote les négociations climat, car si autant de pays manquaient à l'appel, les discussions ne pourraient reprendre, a-t-on indiqué de source proche de l'ONU.

Des discussions étaient en cours dans l'après-midi pour tenter de trouver une issue, selon cette source.

Les négociations se déroulent parallèlement sur deux rails: l'un pour les pays qui ont ratifié le protocole de Kyoto, dont la première phase d'engagement expire fin 2012. L'autre est ouvert aux 192 pays signataires de la Convention et qui intègre notamment les États-Unis, seul pays industrialisé à ne pas appliquer Kyoto.