La Cour constitutionnelle gabonaise a validé lundi l'élection d'Ali Bongo à la présidence de la République du Gabon, à l'issue de l'examen des 11 recours en annulation du scrutin du 30 août déposés par neuf candidats et une citoyenne, a annoncé sa présidente.

«L'élection de Monsieur Ali Bongo Ondimba en qualité de président de la République gabonaise est confirmée», a déclaré Marie-Madeleine Mborantsuo.

Selon la Cour, qui avait procédé fin septembre à un nouveau recomptage des voix, Ali Bongo, le fils du président Omar Bongo décédé en juin après 41 ans au pouvoir, a remporté le scrutin avec 41,79% des voix.

L'opposant historique Pierre Mamboundou est désormais 2e du scrutin, avec 25,64% des voix et passe ainsi devant l'ex-ministre de l'Intérieur André Mba Obame, crédité de 25,33% des suffrages.

D'après les résultats annoncés le 4 septembre par la Cour, Ali Bongo avait été élu avec 41,73% des suffrages devant M. Mba Obame (25,88%) et M. Mamboundou (25,22%).

La Cour constitutionnelle a rejeté ou déclaré irrecevables les onze requêtes en annulation du scrutin, déposées par une citoyenne et neuf candidats, dont MM. Mba Obame et Mamboundou qui s'estiment chacun vainqueur.

Lundi, avant la lecture du verdict de la Cour, M. Mba Obame a annoncé qu'il entamait une grève de la faim, estimant le Gabon victime «d'un coup d'État électoral» et dénonçant «une dérive dictatoriale».

Une «petite clique s'arc-boute sur ses intérêts en prenant tout le pays en otage et en l'exposant gravement», a-t-il déclaré à la presse. «La mascarade continue».

«Le président Bongo nous avait laissé un pays qui avait des institutions crédibles, mais l'égoïsme des gens, la mesquinerie des hommes et des femmes, la soif effrénée de pouvoir des uns et des autres, ont en quelques mois ruiné le travail accompli», a-t-il ajouté.

A l'annonce du verdict de la Cour, le Secrétaire général du parti d'Ali Bongo, le Parti démocratique gabonais (PDG), Faustin Boukoubi a pour sa part dit «éprouver un sentiment de pleine satisfaction».

«Si Ali Bongo Ondimba avait voulu faire un coup de force, on n'aurait pas attendu quatre mois. Le droit et la loi ont prévalu. Le président de la République gabonaise est Ali Bongo Ondimba. Le Parti démocratique gabonais a prouvé qu'il était un parti démocratique», selon lui.

«Tous les Gabonais ont un président qui va s'atteler à tous les problèmes des Gabonais et faire du Gabon un pays émergent», a ajouté M. Boukoubi.

A l'annonce des résultats du scrutin du 30 août, des émeutes post-électorales avaient éclaté et secoué entre le 3 et le 6 septembre Port-Gentil, la capitale économique. Lors de ces troubles, trois personnes ont été tuées selon le gouvernement, au moins cinq selon l'opposition, évoquant jusqu'à 15 décès.