Un premier ministre de consensus à Madagascar, Eugène Mangalaza, a été nommé par décret de la présidence de transition, quelques jours après l'accord sur son nom des principales mouvances politiques malgache, a-t-on appris dimanche de source officielle.

«Il y a eu un décret de nomination du premier ministre Eugène Mangalaza», a déclaré à l'AFP la ministre de la Communication, Nathalie Rabe. Le décret de la Haute autorité de transition (HAT) a été publié samedi soir.

M. Mangalaza remplace à ce poste Monja Roindefo. «C'est le nouveau premier ministre», a ajouté Mme Rabe, assurant que les membres du gouvernement ne feraient «pas de problème pour se retirer» dès que le nouveau cabinet serait mis en place.

L'actuel homme fort de Madagascar, Andry Rajoelina, avait annoncé vendredi qu'il nommerait prochainement comme premier ministre Eugène Mangalaza, acceptant ainsi le consensus trouvé par les quatre principales mouvances malgaches.

Lors d'une réunion dirigée par le Groupe international de contact (GIC), les différentes mouvances politiques de la Grande Ile avaient trouvé mardi un consensus après plusieurs semaines de blocage sur l'attribution des principaux postes de transition, dans la foulée des accords de sortie de crise signés à Maputo le 9 août.

Samedi soir, Monja Roindefo avait toutefois assuré «continuer à accomplir sa mission» et rester en poste, arguant que le consensus annoncé par le groupe international de contact n'avait aucune valeur.

Ses ministres, réunis samedi soir, ont désavoué à l'unanimité cette position. «Il ne nous a pas consultés, nous ne sommes pas d'accord avec cette déclaration», a dit Mme Rabe.

M. Mangalaza est arrivé à Madagascar samedi matin en provenance de Paris.

Depuis début 2009, Madagascar est plongé dans une crise politique majeure.

Lâché par l'armée, le président Marc Ravalomanana avait remis le 17 mars ses pouvoirs à un directoire militaire, qui les avait immédiatement transférés à Andry Rajoelina, devenu en quelques mois son principal opposant au terme d'un mouvement populaire.

Les deux hommes avaient alors entamé des négociations. Les anciens chefs d'État Didier Ratsiraka et Albert Zafy avaient été conviés à ces discussions pour représenter les principales mouvances politiques et tenter de mettre un terme à des crises à répétition depuis le début des années 70.

Un accord avait finalement été signé le 9 août à Maputo: les leaders malgaches s'étaient entendus pour mettre en place un gouvernement de transition qui organisera des élections d'ici fin 2010. Mais elles n'avaient alors pas réussi à s'entendre sur la répartition des postes-clés au sein du pouvoir de transition.

La réunion de mardi à Antananarivo avait permis de trouver une sortie de crise, cependant remise en cause depuis par Marc Ravalomanana. Dans une interview à l'AFP, le président évincé a nié vendredi qu'un accord ait été conclu sur les dirigeants de la transition.