Le ministère espagnol de la Défense a assuré samedi que la situation à bord du thonier espagnol, capturé la veille par des pirates au large de la Somalie, était «calme» et qu'il n'y avait «aucun mouvement suspect sur le pont».

La frégate «Canarias» de l'armée espagnole pourrait retrouver en fin d'après-midi voire en début de soirée le thonier espagnol avant que ce dernier n'atteigne les côtes somaliennes vers lesquelles il se dirige, a indiqué lors d'une conférence de presse le général Jaime Dominguez Buj. La frégate, dépêchée au large de la Somalie dans le cadre de l'opération antipiraterie européenne «Atalante» déclenchée en décembre 2008, se trouvait en milieu de journée à 104 miles du thonier, a-t-il ajouté.

«La priorité du ministère de la Défense et des forces armées est la sécurité des pêcheurs», a-t-il affirmé, sans donner de précisions sur la suite des opérations de secours pour «des raisons de sécurité».

Le thonier géant Alakrana avec 36 marins à bord faisait route samedi vers le port somalien de Harardhere, deuxième plus important repaire de pirates en Somalie après le port de Eyl, ont indiqué des sources somaliennes concordantes.

Le thonier avait été capturé vendredi dans l'océan Indien entre la Somalie et les Seychelles, lors d'un abordage marquant la reprise des actes de piraterie dans cette région, par des bandes armées mettant à profit la fin de la mousson et le retour à une mer plus calme.

Lors de l'attaque, le thonier pêchait «loin» de la zone protégée par l'armée, avait auparavant indiqué le général Jaime Dominguez Buj.

Depuis début septembre, quatre thoniers espagnols opérant entre les Seychelles et la Somalie ont échappé à des attaques de pirates somaliens.

Mi-septembre, le gouvernement espagnol avait autorisé les gardes privés assurant la sécurité des thoniers espagnols contre ces pirates à se servir de fusils à longue portée, plus adaptés aux attaques des pirates.

Les pêcheurs espagnols continuent de réclamer que des militaires de la marine espagnole puissent embarquer à bord de leurs navires, comme le font depuis juillet des marins français pour protéger leurs collègues français.

Mais la législation espagnole empêche de satisfaire cette demande.