Les Nations unies ont «condamné fermement» mercredi une attaque récente sur un village du Sud-Soudan, à l'origine de plus de cent morts, et s'inquiètent d'une «tendance» à la croissance des violences dans cette région sensible.

«La Mission des Nations unies au Soudan (Unmis) condamne fermement l'attaque sur les habitants du village de Duk Padiet dans l'État (sudiste) de Jonglei», a indiqué la mission dans un communiqué transmis à l'AFP. Des hommes armés de la tribu Lou Nuer ont attaqué dimanche matin le village de Duk Padiet, peuplé en majorité de membres de la tribu Dinka Hol, dans l'État sudiste de Jonglei.

Cette attaque, dans laquelle 102 personnes ont été tuées, constitue le dernier épisode en date des violences tribales au Sud-Soudan où plus de 2.000 personnes sont mortes et des dizaines de milliers d'autres ont été déplacées par les combats sur fond de rivalité tribale ces derniers mois.

Cette attaque «semble s'inscrire dans une tendance constatée depuis le début de l'année à la montée en flèche des violences dans différents secteurs du Sud-Soudan», poursuit la mission des Nations unies.

«Certaines des attaques récentes ciblaient délibérément les femmes et les enfants et n'avaient que peu, si ce n'est rien, à voir avec les vols de bétail, une cause traditionnelle de violence entre tribus et groupes ethniques dans la région», ajoute encore l'ONU.

Ces violences «vont devenir une source de préoccupations alors que le pays se dirige vers des élections nationales en 2010 et des référendums en 2011 sur (l'indépendance) du Sud-Soudan» et le rattachement au nord ou au sud de la région contestée d'Abyei, souligne l'ONU. 

La mission des Nations unies au Soudan, chargée de surveiller la mise en oeuvre de l'accord de paix ayant mis fin en 2005 à 22 ans d'une guerre civile meurtrière entre le Nord et le Sud du Soudan, s'inquiète aussi de ce que «certains éléments (armés) dirigent peut-être leurs attaques contre des institutions» du gouvernement semi-autonome du Sud-Soudan.

Des responsables du Sud-Soudan avaient accusé le Parti du Congrès national (NCP), formation du président soudanais Omar el-Béchir au pouvoir à Khartoum, d'armer des milices tribales au sud afin de déstabiliser la région à l'approche des élections et du référendum sur l'indépendance du Sud. De hauts responsables du NCP ont rejeté en bloc ces accusations.