Le principal groupe armé actif dans le sud pétrolifère du Nigeria, le Mend, a annoncé dans la nuit de mardi à mercredi la prolongation de 30 jours de son cessez-le-feu qui venait d'expirer.

Le Mouvement pour l'émancipation du delta du Niger (Mend) «prolonge de trente jours son cessez-le-feu unilatéral qui a expiré à minuit (19h00 GMT) le 15 septembre 2009», selon un courriel aux médias.

Le groupe souligne cependant qu'il «ne reconnaît pas» l'offre d'amnistie offerte par le président Umaru Yar'Adua aux militants du delta du Niger (sud) qui déposeront les armes, actuellement en vigueur.

Le Mend avait décrété le 15 juillet une trêve de 60 jours dans sa «guerre du pétrole», après la libération de son chef présumé Henry Okah dans le cadre de cette amnistie.

«Le Mend ne reconnaît pas une amnistie qui ne prévoit aucune disposition concernant un dialogue significatif sur les problèmes de fond à l'origine des violences dans le delta du Niger», écrit-il.

«Nous avons donc décidé de continuer à nous battre car les raisons de la lutte n'ont pas encore été traitées», poursuit-il.

Depuis son apparition en 2006, le Mend affirme combattre les multinationales et les autorités fédérales pour obtenir une plus juste répartition des revenus pétroliers en faveur des populations misérables du delta du Niger.

Il a multiplié les sabotages et attaques contre les installations pétrolières dans la région.

Il appelle dans son communiqué le gouvernement nigérian à profiter de la prolongation de sa trêve pour «faire ce qui est juste plutôt que de faire semblant de parler de paix tout en équipant l'armée pour une guerre qu'elle ne peut gagner».

Le Mend avertit que c'est le secteur des hydrocarbures qui «sera le plus touché par une reprise des hostilités».

Umaru Yar'Adua a offert le 25 juin l'amnistie à tous les militants armés du sud pétrolifère qui déposeraient les armes. Les armes doivent être remises dans des centres où les combattants se font enregistrer, dans le cadre d'un programme de réintégration qui a commencé officiellement le 6 août pour se terminer le 4 octobre.

Le comité chargé de sa mise en oeuvre a estimé début septembre que l'amnistie remportait un «grand succès», évoquant «le nombre important de dirigeants militants et de leurs hommes qui ont accepté l'offre», sans toutefois fournir de chiffres.

Tandis que certains leaders armés ont déjà annoncé avoir rendu leurs armes, d'autres ont fait preuve de réserve face au programme.

Le Mend n'avait jusqu'à présent ni accepté ni rejeté l'offre, adoptant plutôt une position d'attente.

Mi-août, le groupe s'était dit prêt à «prolonger» son cessez-le-feu «si les conditions sont encourageantes».

L'amnistie présidentielle et la trêve du Mend étaient intervenues après des semaines d'attaques des militants contre les installations pétrolières et de combats avec l'armée.

Les violences dans le delta du Niger ont fait chuter la production de brut du Nigeria à environ 1,7 millions de barils par jour (mbj) actuellement contre 2,6 mbj en 2006.