Vêtements et chaussures, mais aussi fraises, tabac, coton ou encore pornographie: les enfants sont exploités dans de nombreux pays pour produire des biens commercialisés ensuite dans le monde entier, met en garde un rapport du ministère américain du Travail.

Le rapport, publié jeudi, fournit une liste de 122 produits «fabriqués sous la contrainte ou par le travail des enfants ou les deux à la fois, dans 58 pays», allant de l'Afghanistan, à la Corée du Nord, en passant par l'Ouzbékistan, l'Inde, l'Argentine ou encore la Russie. Les enfants sont utilisés en premier lieu dans les champs (coton, canne à sucre, tabac, café, riz ou cacao), puis dans la production de biens manufacturés (vêtements, tapis, chaussures de sport) et enfin dans l'extraction de minerais (or, charbon ou diamants), indique l'étude.

Ainsi, les fraises d'Argentine, les chaussures de sport du Bangladesh, l'or et l'argent de Bolivie ou le caoutchouc du Cambodge sont exportés sur les marchés internationaux grâce au travail des enfants.

En Russie, en Ukraine, aux Philippines et en Thaïlande, les enfants sont utilisés dans le secteur de la pornographie.

«L'Organisation internationale du Travail estime que plus de 12 millions de personnes dans le monde travaillent sous une forme de contrainte ou d'esclavage et que plus de 200 millions d'enfants travaillent», rappelle le rapport, qui souligne que la crise économique a «aggravé la vulnérabilité» des travailleurs les plus facilement exploitables, comme les enfants, les femmes ou les immigrés.

Le principal objectif de cette étude est d'alerter les consommateurs, selon Hilda Solis, du ministère américain du Travail.

«La plupart des consommateurs dans le monde n'achèteraient pas des biens à n'importe quel prix s'ils savaient qu'ils sont fabriqués par des enfants exploités ou par le travail forcé», indique-t-elle dans une présentation du rapport.