Le Haut Commissaire des Nations unies aux droits de l'Homme a dénoncé mercredi «une série de violations de droits de l'Homme» dans l'est de la République démocratique du Congo, craignant d'«éventuels crimes de guerre et crimes contre l'humanité» commis par l'armée et les rebelles.

Ces conclusions sont issues de deux rapports publiés par la Mission de maintien de la paix en RDC (Monuc) et le bureau du Haut Commissariat de l'ONU aux droits de l'Homme, couvrant plusieurs événements qui ont eu lieu dans les régions du Nord et du Sud Kivu entre octobre et décembre 2008. «Les informations pointent très fortement des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité», a relevé le directeur de la section Afrique du Bureau du Haut Commissaire des Nations unies, Scott Campbell lors d'un point de presse.

Le premier rapport détaillant les violences perpétrées par les forces gouvernementales dans les environs de Goma et de Kanyabayonga (Nord Kivu) comptabilise au moins 12 cas d'exécutions arbitraires et environ 70 cas de viols.

Ces soldats se sont livrés à des «pillages à grande échelle», alors même «qu'ils étaient censés protéger» les populations, dénonce le rapport.

Le second rapport fait état de 67 cas d'exécutions arbitraires commises par les rebelles du Congrès National pour la Défense du Peuple (CNDP).

M. Campbell a souligné que «l'impunité est la norme», indiquant que même si certains des auteurs de ces violences sont condamnés à la prison, ils sont «par la suite libérés».

Le Haut Commissaire des Nations unies aux droits de l'Homme, Navanethem Pillay, s'est également inquiétée de ce problème.

«Je suis tout à fait d'accord avec la conclusion (...) que les solutions judiciaires à ces violations ont été à ce jour insuffisantes», a-t-elle déploré dans un communiqué.

«Ceci a malheureusement été le cas depuis que la guerre a officiellement pris fin en 2002 et c'est une des raisons principales qui font que le progrès dans le domaine des droits de l'Homme a été profondément insatisfaisant à ce jour», a-t-elle ajouté.