Le Collectif des associations et citoyens gabonais de France a dénoncé mercredi des tentatives de fraude en faveur du candidat Ali Bongo dans les bureaux de vote installés à l'ambassade du Gabon à Paris, lors du scrutin présidentiel du 30 août.

Nous «avons assisté à une tentative de fraude électorale impliquant personnellement notre ambassadrice, Félicité Ongouori-Ngoubili», écrit dans un communiqué le collectif.

Le vice-président de la Commission consulaire électorale de Paris, Jean-Claude Kombila, a déclaré à l'AFP qu'un sac contenant «143 cartes d'électeurs» avait été saisi le 30 août à l'ambassade.

«C'est moi même qui ai fait le décompte des cartes», a déclaré M. Kombila, représentant de l'opposition.

Le sac avait été récupéré, un peu plus tôt, par un jeune Gabonais de 3O ans, chef d'entreprise, Rodney Ekorezok, qui se trouvait à l'ambassade pour surveiller le bon déroulement du scrutin.

Ce dernier a raconté à l'AFP avoir été approché en fin d'après-midi, à l'ambassade, par une femme qui lui a demandé s'il votait pour Ali Bongo, le fils du président défunt Omar Bongo.

M. Ekorezok, qui était avec un ami, raconte avoir répondu «naturellement», et avoir été emmené dans une salle au 5ème étage où «8, 9 personnes étaient assises autour d'une table de réunion». «Là, entre une dame avec un sac noir qui nous dit: notre candidat va mal, je vais vous distribuer des cartes d'électeurs».

M. Ekorezok assure avoir pris deux cartes et être descendu au rez-de-chaussée dans un bureau de vote désigné par cette femme, affirmant avoir voulu jouer les «infiltrés».

«La personne qui devait faire la correspondance entre la pièce d'identité et la carte d'électeur ne le faisait pas. Les noms inscrits sur les cartes figuraient sur les listes électorales», a-t-il assuré.

Après avoir fait un «esclandre» dans le bureau, M. Ekorezok raconte être remonté dans la salle du 5ème étage avec plusieurs personnes pour s'emparer du sac que l'ambassadrice a alors tenté, assure-t-il, de récupérer.

«S'ensuit une presque bagarre, et on a réussi à prendre le sac», avant de l'emporter dans la salle allouée à la commission électorale, poursuit-il.

Il n'a pas été possible d'obtenir mercredi soir de réaction de l'ambassade.