Le journaliste sénégalais Abdou Latif Coulibaly, très critique envers le régime d'Abdoulaye Wade, a présenté ce week-end à Dakar un livre d'enquête très critique envers la gestion d'une agence nationale dirigée par le fils du président, Karim Wade.

Intitulé «Contes et mécomptes de l'Anoci», le livre a déjà été largement commenté par la presse locales récemment.

M. Coulibaly y passe au crible la gestion de l'Agence nationale pour l'organisation de la conférence islamique (Anoci), chargée de la construction d'infrastructures routières et hôtelières dans la capitale pour le sommet de la Conférence islamique de mars 2008.

«Je me suis intéressé à la gestion de l'Anoci par rapport à des dépenses effectuées, leur opportunité, leur rationalité et leur impératif», a déclaré devant la presse M. Coulibaly, selon lequel des «sommes faramineuses» ont été «gaspillées».

Le journaliste assure que «contrairement aux affirmations de ses dirigeants, l'Anoci n'a pas dépensé 72 milliards de francs CFA (110 millions d'euros) pour réaliser les travaux nécessaires à l'accueil du sommet», mais «au moins le double».

«Sans pouvoir établir la preuve d'un enrichissement personnel, au bénéfice d'un seul responsable de ce gaspillage d'argent public sans précédent dans notre pays, force est de reconnaître aujourd'hui que les auteurs de ce gaspillage organisé sont tout sauf de bons gestionnaires» accuse-t-il.

Cette publication intervient alors que le chef de l'Etat et son fils sont à l'étranger.

 «Les responsables de l'Anoci sont en vacances à l'extérieur et ils doivent rentrer la semaine prochaine. Normalement, il doit y avoir une réponse» au livre de M. Coulibaly, a-t-on indiqué à l'AFP de source proche de l'Agence.

«Le président (Wade) est en vacances à Genève. Absolument, après coordination, il y aura une réponse» à M. Coulibaly, a par ailleurs déclaré le porte-parole du président Wade, Sitor Ndour, joint dimanche par l'AFP.

Abdoulaye Wade, 83 ans, au pouvoir depuis 2000, a été réélu en février 2007 pour un mandat de cinq ans. En mai, il a nommé son fils Karim ministre d'Etat chargé de la Coopération internationale, de l'Aménagement du territoire, des Transports aériens et des Infrastructures.