La Mission de l'ONU en République démocratique du Congo (Monuc) s'est déclarée «préoccupée» vendredi par des «rumeurs» sur de possibles cas d'exploitation et d'abus sexuel commis par des Casques bleus dans l'est de la RDC.

Une mission d'évaluation, composée de trois officiers et d'une fonctionnaire de la Monuc, a été envoyée dans le Nord-Kivu (est) à la suite de la «persistance de rumeurs de mauvaise conduite» de Casques bleus, selon un communiqué de la Monuc.

Le général Babarar Gaye, commandant de la force de l'ONU en RDC, «s'est dit particulièrement préoccupé» par la «possibilité de l'existence» de cas d'exploitation et d'abus sexuel commis par «des soldats stationnés dans des endroits reculés», ajoute le communiqué.

Selon une source onusienne, des témoignages «imprécis» auraient été recueillis dans le Nord-Kivu concernant des abus commis entre 2005 et 2008 et d'autres «plus récents».

 «Il n'y a eu aucune plainte, mais nous prenons chaque cas au sérieux et dès qu'il y a allégation, nous lançons une investigation indépendante», a indiqué à l'AFP le porte-parole militaire de la Monuc, le lieutenant-colonel Jean-Paul Dietrich.

«Tout indice qui serait mis en lumière (...) fera l'objet d'une enquête formelle par la branche investigatrice de l'ONU qui opère en dehors de la chaîne de commandement de la Monuc», a assuré le général Gaye, cité dans le communiqué.

Depuis son déploiement en RDC en 2001, la Monuc a été éclaboussée par plusieurs scandales impliquant ses personnels, civils et militaires, dans des affaires d'abus sexuel ou des trafics de minerais.

Près de 17000 Casques bleus sont actuellement déployés en RDC, essentiellement dans l'est et le nord-est, théâtre d'affrontements fréquents entre groupes armés et de violences récurrentes contre les civils.

La Monuc est la plus importante mission de maintien de la paix de l'ONU, avec un budget annuel de plus d'un milliard de dollars.