Le chef de la diplomatie française Bernard Kouchner a fait état lundi à Varsovie de «bruits terriblement contradictoires» à propos de deux agents français détenus par des extrémistes islamistes en Somalie.

«Il y a des bruits terriblement contradictoires et dans cette situation nous faisons tout ce que nous pouvons pour essayer de sortir d'affaire ces deux hommes», a déclaré M. Kouchner à la presse après une rencontre avec son homologue polonais Radoslaw Sikorski.

M. Kouchner a refusé de confirmer ou de démentir l'existence de contacts avec les ravisseurs mêmes. «Permettez-moi de rester discret (...) Les contacts sont aussi nécessaires que multiples. Les bruits les plus divers circulent, auxquels il ne faut pas attacher beaucoup d'importance», a-t-il ajouté.

Les services de sécurité somaliens avaient précisé dimanche que les contacts étaient rompus entre les autorités somaliennes et les ravisseurs de deux agents français.À Paris, le secrétaire général de la présidence française, Claude Guéant, a assuré dimanche que «des messages» passaient entre la France et le groupe qui détient les Français mais que des négociations n'étaient «pas engagées à proprement parler».

M. Kouchner, qui a assisté lundi avec M. Sikorski à une réunion annuelle des ambassadeurs de Pologne, a appelé les autres pays à s'engager aussi dans la formation de militaires en Somalie.

«Ces deux envoyés kidnappés à Mogadiscio représentaient un engagement de la France à la formation d'un certain nombre de militaires somaliens. Cette formation a d'ailleurs commencé. J'aimerais que les autres pays s'engagent à nos côtés pour que la formation soit complète», a-t-il dit.

Les insurgés islamistes mènent actuellement une offensive sans précédent pour renverser le gouvernement somalien de transition soutenu par la communauté internationale. Les deux Français, «mis à disposition par la Défense», participaient à la préparation «d'un groupe pour assurer la sécurité du président somalien», a précisé M. Guéant.