Barack Obama, premier président noir des États-Unis, a salué samedi la vitalité de la démocratie au Ghana, premier pays d'Afrique noire qu'il visite depuis son entrée en fonction, lors d'une rencontre avec son homologue John Atta-Mills.

Accueilli au «château» (le palais présidentiel) par une impressionnante garde d'honneur en tuniques rouges et 21 coups de canon, le président américain a petit-déjeuné avec le président Atta-Mills et ses deux prédécesseurs, John Kufuor et Jerry Rawlings. Tout un symbole de cette démocratie ouest-africaine qu'a tenu à montrer en exemple Barack Obama en se rendant dans ce pays, première ex-colonie d'Afrique noir à avoir obtenu l'indépendance en 1957. «J'admire le Ghana, je suis heureux de son parcours démocratique, continuez sur cette voie!», a-t-il déclaré après ses entretiens avec John Atta-Mills en promettant des relations bilatérales «encore plus profondes».

«Le pays tout entier est heureux de vous recevoir pour célébrer ensemble notre succès comme modèle de démocratie en Afrique. Nous allons redoubler d'efforts sur cette voie», lui a répondu John Atta-Mills.

Autour du «château», des centaines de personnes étaient massées depuis l'aube dans l'espoir d'apercevoir quelques instants le président américain. Certains brandissaient des pancartes où on pouvait lire «Obama tu es le vrai fils de l'Afrique, on t'aime».

Dans la foule, Ama Agyeman, une femme de 80 ans clouée dans un fauteuil roulant poussé par son petit-fils de 10 ans, expliquait: «je veux voir le premier président noir d'Amérique avant de mourir».

Barack Obama et son épouse Michelle, elle-même une descendante d'esclave,  avaient été accueillis vendredi soir à l'aéroport Kotoka d'Accra, en provenance d'Italie où se tenait le G8, par le président John Atta-Mills.

Le couple tenait chacun par la main une de ses deux filles, Malia et Sasha, 10 et 8 ans, à la descente d'avion.

Sur le tarmac ils ont eu droit à des danses au son des tambours traditionnels ashantis. La sécurité a eu une petite frayeur quand le président et sa famille se sont rapprochés des danseurs de façon impromptue.

Pour son premier déplacement en Afrique noire, le président Obama a choisi ce petit pays anglophone ouest-africain en raison de son bilan démocratique qui contraste singulièrement avec la situation générale sur le continent, où les élections frauduleuses et violentes sont monnaie courante.

Le président américain voulait aussi symboliquement enchaîner le sommet du G8 par un voyage en Afrique avant de rentrer à Washington pour bien montrer que «l'Afrique est directement connectée à notre politique étrangère».

Samedi, Barack Obama devait aussi prononcer un discours au parlement. Comme avant au Caire, Moscou et Prague, il devrait exposer sa vision du monde, et évoquer la démocratie et la bonne gouvernance comme gages de développement en Afrique.

Barack Obama, descendant d'un immigrant kényan, semble aussi particulièrement préoccupé par l'agriculture sur ce continent qui a été frappé par de nombreuses famines.

Samedi après-midi, après avoir visité un hôpital d'Accra spécialisé dans la lutte contre le paludisme et soutenu financièrement par les États-Unis, Barack Obama et son épouse devaient se rendre au fort esclavagiste de Cape Coast, témoignage de la tragédie que constitua la traite négrière pour l'Afrique.

Le président devait s'exprimer dans cette imposante bâtisse tournée vers la mer et d'où des milliers d'Africains partirent vers l'Europe, l'Amérique et les Caraïbes pour un voyage sans retour.