Des militaires français vont être embarqués sur une dizaine de bateaux de pêche français opérant depuis les Seychelles dans des zones sévissent des pirates somaliens, apprend on lundi à l'état-major des armées à Paris.

Au total, une soixantaine de militaires français participeront à cette opération, qui intervient à la demande des armateurs. Elle est distincte des moyens mis en oeuvre dans le cadre de l'opération européenne navale Atalanta contre la piraterie au large de la Somalie et celle de l'OTAN.

Des équipes de fusiliers marins embarqueront pendant la saison de pêche, de fin juillet à fin octobre environ, à bord d'une dizaine de thoniers français opérant depuis les Seychelles, a indiqué à l'AFP le capitaine de vaisseau Christophe Prazuck, porte-parole de l'état-major.

Le feu vert a été donné car il s'agit d'une «activité économique française, menée par des bateaux sous pavillon français, qui ne pouvait être ni reportée ni déplacée et qu'il n'y a pas d'autre possibilité sécuritaire», l'embarquement d'une protection armée non militaire étant interdite, a-t-il précisé.

Les attaques et les détournements de navires étrangers se sont multipliés depuis 2008 au large de la Somalie, dans le golfe d'Aden et dans l'océan Indien.

En septembre 2008, un thonier de l'armement français CMB basé à Concarneau (ouest de la France), avait été victime d'une attaque à la roquette à 420 milles (800 km) des côtes somaliennes deux jours après une tentative de piratage avortée contre un thonier espagnol.

Les thoniers européens, une cinquantaine dans l'océan Indien, ont demandé à plusieurs reprises une protection contre les attaques des pirates.

Les armées françaises participent déjà à des opérations anti-piraterie dans la zone au large de la Somalie, notamment l'opération européenne Atalante, déclenchée en décembre 2008 sous l'impulsion de la France et l'Espagne.

L'opération «Atalante» vise à protéger les navires du Programme alimentaire mondial (PAM), qui acheminent l'aide alimentaire aux populations déplacées de Somalie, et les bateaux vulnérables qui naviguent au large de ce pays, par des actions de dissuasion, de prévention et de répression.

Des navires français patrouillent dans la zone et escortent des convois de navires commerciaux. Dans ce cadre, des militaires français ont déja été embarqués à bord de certains navires, notamment du PAM.