Un otage britannique détenu depuis septembre 2008 dans le sud pétrolifère du Nigeria a été remis aux autorités nigérianes, a annoncé vendredi le groupe qui le détenait, le Mouvement pour l'émancipation du delta du Niger (Mend).

Mathew Maguire «a été remis à des représentants du gouvernement nigérian» et se trouve désormais à Port Harcourt (sud), affirme dans un communiqué le principal groupe armé du delta du Niger.

A Londres, le Premier ministre britannique Gordon Brown a confirmé dans la soirée la libération de l'otage: «J'ai le plaisir de confirmer la libération, sain et sauf, de Matthew Maguire, l'employé britannique du secteur pétrolier kidnappé au Nigeria le 9 septembre 2008», a déclaré dans un communiqué le chef du gouvernement en faisant part de son «grand soulagement».

L'otage britannique est en sécurité et en bonne santé, a assuré auparavant son père sur la BBC, précisant qu'«aucun mal ne lui a été fait», bien que l'endroit où il est resté détenu était «vraiment dur».

Sa compagne a pu lui parler, a précisé son père.

M. Maguire, un employé du secteur pétrolier, avait été capturé alors qu'il se trouvait sur un navire dans le delta du Niger, région secouée par des violences depuis plus de trois ans.

Il avait été enlevé en même temps notamment qu'un autre Britannique, Robin Barry Hughes, libéré le 19 avril pour des raisons de santé.

Le Mend affirme ne pas avoir capturé ces deux hommes en septembre mais les avoir «secourus» des mains de leurs ravisseurs, qui n'ont pas été identifiés.

Alors que les enlèvements d'employés du secteur pétrolier au Nigeria sont fréquents, les victimes sont généralement relâchées au bout de quelques jours ou semaines, après le versement d'une rançon.

L'annonce de la libération de M. Maguire met ainsi un terme à de longs mois d'attente, marqués ces dernières semaines par un appel de l'ambassadeur britannique au Nigeria à sa libération «immédiate».

De plus, le 1er puis le 9 juin, le Mend avait annoncé que la libération de M. Maguire était imminente, sans qu'il ne soit pourtant remis en liberté.

Quelques heures après l'annonce du 1er juin, les combattants avaient assuré que l'otage lui-même avait décliné l'offre, au motif qu'il avait désormais épousé leur cause.

M. Maguire est devenu un «membre honoraire» du Mend et «insiste» pour ne pas être libéré avant Henry Okah, leader présumé du Mend actuellement en prison, avait alors affirmé le groupe armé.

Vendredi, dans son communiqué, les combattants du Mend, qui appellent M. Maguire leur «envoyé spécial et avocat pour le changement», lui souhaitent «plein de bonnes choses alors qu'il retrouve sa famille».

Le Mend, tout comme d'autres groupes armés de la région, affirme agir au nom des populations pauvres du delta du Niger et pour une meilleure répartition des richesses. Ses hommes multiplient depuis 2006 enlèvements d'employés du secteur pétrolier, sabotages d'installations pétrolières et attaques de navires.

En raison de l'insécurité, la production de brut nigérian est tombée de 2,6 millions de barils/jour environ en 2006 à quelque 1,8 mb/j en mai, selon les derniers chiffres de l'Agence internationale de l'énergie (AIE).