Le premier ministre du Zimbabwe Morgan Tsvangirai rencontre vendredi le président américain Barack Obama, avec une mission difficile: convaincre Washington de lever les restrictions pesant sur un pays qui a considérablement besoin d'aide immédiate.

Morgan Tsvangirai va tenter de convaincre Washington que le nouveau gouvernement de coalition qu'il dirige depuis février, après des années dans l'opposition, a véritablement les coudées franches pour ramener la démocratie au Zimbabwe, malgré le maintien à la présidence de Robert Mugabe.

À l'issue d'une réunion avec la secrétaire d'État Hillary Clinton, le porte-parole de la diplomatie américaine a fait savoir que le gouvernement américain cherchait «les moyens d'alléger les souffrances des Zimbabwéens sans renforcer ces forces qui s'accrochent à la corruption et à la répression».

Mercredi, dans un discours, Tsvangirai avait affirmé que faute d'aide économique immédiate, ses efforts risquaient d'échouer.

Le chef du Mouvement pour le Changement démocratique (MDC) a cependant reconnu le défi que représentait pour lui le fait de travailler avec Mugabe, qui l'a fait emprisonner et passer à tabac à plusieurs reprises et qui reste un paria pour la communauté internationale.

«Oui, j'ai failli être tué, je sais», a-t-il lancé, avant d'ajouter que Mugabe autorisait la réforme. «Nous avançons dans une nouvelle phase, et il faut récompenser cela, pas le punir».

Dans le cadre d'une tournée internationale, Morgan Tsvangirai sera en France du 24 au 26 juin, a annoncé vendredi le ministère français des Affaires étrangères. La visite «sera l'occasion de réitérer le soutien de la France aux efforts déployés» par Tsvangirai «afin de rétablir l'État de droit au Zimbabwe, condition indispensable à un redressement effectif et durable».