Plusieurs centaines d'habitants de bidonvilles de Nairobi ont manifesté jeudi dans le centre de la capitale kényane pour réclamer du gouvernement des améliorations de leurs conditions de vie, a constaté un journaliste de l'AFP.

Les manifestants, emmenés par des organisations de défense des droits humains internationale et nationales, ont notamment accusé le gouvernement de les ignorer.«Le gouvernement nous a complètement oubliés. C'est comme si les habitants des bidonvilles vivaient sur une autre planète tellement nos conditions de vie n'ont rien à voir» avec les leurs, a estimé le responsable d'une des ONG kényane, Benjamin Kaunda Gisemba.

Ces gens «veulent de l'eau potable, ils veulent des toilettes, ils veulent des emplois (...). Ils disent: +Nous sommes aussi citoyens de cette ville, nous avons les mêmes droits, nous réclamons nos droits», a pour sa part déclaré la secrétaire générale d'Amnesty international, Irene Khan.

«Nous avons le droit de revendiquer pour notre sécurité et un meilleur logement, car nous payons des impôts comme n'importe quel Kényan», a estimé Mercy Atieno, une manifestante originaire du bidonville de Kibera, le plus grand de la ville.

Près de la moitié des quelque quatre millions d'habitants à Nairobi vivent dans des bidonvilles où non seulement ils n'ont pas accès à des services de base mais vivent de surcroît dans «la crainte constante des expulsions», selon Mme Khan.

Le Kenya est le pays le plus riche d'Afrique de l'Est, mais plus de la moitié de la population vit avec moins d'un dollar par jour.

Selon le programme des Nations unies pour les établissements humains (ONU-Habitat), basé à Nairobi, près d'un tiers de la population d'Afrique sub-saharienne vit dans des bidonvilles ou sur des terres ne leur appartenant pas.